PORTISHEAD – Roseland NYC Live
(Go Beat!/Barclay)
De tous les groupes ayant émergé du mouvement trip-hop de Bristol, rares sont ceux qui peuvent se targuer d’avoir construit une oeuvre aussi intime et cohérente que celle de Portishead. Trois ans après Dummy, dont les douces mélodies chaloupées hantent encore plus d’une âme errante, le groupe revenait enfin avec un nouvel album, Portishead. Ce concert exceptionnel, organisé sur un parquet ciré new-yorkais, fut l’occasion pour le quatuor anglais de présenter le nouveau venu quelques semaines avant sa sortie, orchestre de quarante musiciens à l’appui (avec section de cordes et cuivres).
Lorsque les premières notes résonnent, sur un Humming froid et tendu, le temps semble se suspendre. Menés par la voix fragile de Beth Gibbons, chaque morceau se voit transfiguré par ce concert, et l’on redécouvre la noirceur singulière de ce groupe, cette amertume douce qui nous a déjà tant envoûté. Au détour de Mysterons ou de Over, la présence de l’orchestre symphonique prend toute sa signification : toujours délicat, rarement encombrant, il soutient à merveille les compositions de Portishead. La structure même des morceaux, souvent basée sur des boucles, devient plus libre et laisse s’épanouir les mélodies, offrant même un relief inédit comme sur Strangers, Glory Box ou sur un Sour Times transcendé.
Lorsque la cérémonie s’achève, c’est un moment intense, troublant, que Portishead a su créer. Un moment auquel on est tout simplement heureux d’avoir été convié.
Plus d’informations sur le site officiel et sur le site POPnews/Portishead