WATOO WATOO – La Fuite
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Seulement trois albums en dix ans pour le duo bordelais et, encore une fois, il aura fallu qu’une maison de disque non-hexagonale s’y intéresse pour que le troisième puisse voir le jour. Après BBPTC (USA) pour "Un Peu de Moi" et Clover Records (Japon) pour "Le Fumalin", c’est aux Anglais de Letterbox de produire "La Fuite".
Curieusement, c’est avec cette production anglo-saxonne que le groupe délaisse presque totalement la langue de Shakespeare (à l’exception d’une reprise de Luna – "Chinatown") pour de jolis textes désabusés en français. Plus que de fuite, ce sont d’attentes déçues, de rendez-vous ratés dont nous parle Pascale, la chanteuse de Watoo Watoo. Des thématiques qui s’inscrivent parfaitement dans le canevas musical mélancolique brodé par Michaël Korchia, le compositeur, et les quelques guitaristes collaborateurs qui cette fois encore se succèdent sur l’album.
Michaël exprime ici ses deux influences majeures. D’un coté, une certaine idée de l’Angleterre se manifestant au travers d’arpèges de guitare tissés sur le même métier que Johnny Marr, et un mixage des voix qui n’est pas sans rappeler les productions Cherry Red, les Marine Girls notamment.
De l’autre, une excursion brésilienne sur de douces harmonies de bossa. On sait la dévotion de Michaël Korchia pour Jobim mais le groupe est ici malheureusement moins convaincant, frisant parfois le piano bar à force de longues digressions instrumentales.
Tiraillé entre ces deux latitudes, Watoo Watoo n’a pas encore choisi son camp ou mieux, tenté la synthèse. Néanmoins, il nous propose ici un album à l’écriture riche, marqué par le grand soin apporté à ses compositions douces amères. On leur en souhaite bien d’autres.
Vinnie Terranova
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