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Watine – B-Side Life

WATINE – B-Side Life
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WATINE - B-Side LifeFocus direct sur la deuxième plage de l’album : "Face to Face", débutant par une partie de piano réminiscente des "Variations Goldberg" de Bach, tandis que la voix susurre doucement cette comptine que du xylophone vient accompagner. Impossible de savoir où se situer, pop, post-rock, électro… Peu importe les chapelles, seule l’émotion compte ici, et c’est très beau. A la croisée d’Aphex Twin et d’un quatuor à Schubert mâtiné de Pachelbel, "Profanum Praeludes", enfonce le clou et renforce le caractère hybride de la forme musicale défendue par Catherine Watine dans ce deuxième album, trois ans après le premier opus, "Dermaphrodite". Hybride, car on retrouve la structuration au cordeau, la rigueur luthérienne de la mélodie et du contrepoint chère à Jean-Sébastien Bach ("Dedication"), les arrangements de cordes présents sur les sombres albums de Nico, et la folie froide des meilleurs artistes électro et de l’ambient. "Oceans & Captains" ouvre des horizons sonores panoramiques, les claviers s’élèvent, pour mieux replonger ensuite dans l’univers intime de la chanteuse. Le métronome rythme le début de "Out of Sight", tandis que la voix décale légèrement son chant par rapport à une mélodie elle-même en suspension, formée d’un saxophone qui se fait tour à tour mélodieux ou atonal. Ce curieux ensemble sonne miraculeusement en harmonie malgré sa grande fragilité, ce qui n’est pas sans évoquer les morceaux sur le fil présents sur "Astral Weeks". La fragilité du propos est encore accentuée par cette voix si peu affirmée, faite de soupirs, comme un secret, une confession que Watine nous souffle à l’oreille. La valse "Jours d’Ebène" clôture ce voyage contemplatif qui parvient à donner au minimalisme musical des dimensions symphoniques. Ce paradoxe ne rend "B-Side Life" que plus intrigant. Et cette question : quel est le sens du titre de l’album ? Une vie dans l’ombre, à laquelle on ne prête que peu d’attention ? Permettons-nous cette remarque : dans bon nombre de cas, la face B est plus passionnante, plus aventureuse que la face A. C’est là que l’artiste place ses tentatives musicales les plus personnelles. Est-ce le sens voulu par l’artiste ? Il correspond en tout cas largement à ce nouvel album.

Frédéric Antona

A lire également, sur Watine :
la chronique de « Dermaphrodite » (2006)

Nothing Else
Face to Face
Profanum Praeludes
Fantassins (radio Edit)
Oceans & Captains
Out of Sight
Much to Be Done
Travelling With
Dedication
Jours d’ébène

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