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Festivals

Vie Sauvage, soirée du 22 juin

Le ciel est gris, le ciel est bas, mais le parc de la citadelle de Bourg-sur-Gironde ne manque pas pour autant de charme. C’est même un endroit des plus délicieux, avec de grands arbres (qui auraient eu toute leur utilité en plein soleil…) et des stands de produits locaux, dont je ne peux que vanter les mérites. Vin bien entendu, du Côtes-de-bourg ça va de soi, fromage, viande, même les frites sont très réussies, sans oublier de parler du fromage et du riz au lait (oui oui). Parce que c’est important de bien manger en festival, et que c’est rare.

Dream Paradise

Mais il est quand même l’heure de commencer, et c’est Dream Paradise qui s’y colle. Le duo bordelais n’en est plus un, depuis l’ajout d’un bassiste et d’un batteur, qui ajoutent pas mal de liant à ces compositions entre folk et Beatles. Si cela sonne encore juvénile, il y a eu une maturation ces dernières années (la première fois que je les ai vus, ça doit bien remonter à 4 ans).

Kim

Après la sacro-sainte pause, ici très facile car il n’y a qu’une scène et quelques mètres entre celle-ci et les stands de nourriture, c’est au tour de Kim de monter sur scène. Bon, j’adore tout ce que fait cet incroyable faiseur du tubes pop, mais là, il a fait fort. Il arrive sur scène alors qu’il n’a pas eu le temps de faire de balance. Il semble s’en foutre, il a juste sa guitare, un petit clavier, deux micros et de quoi lancer des « beats » (« pour employer un mot de jeune » comme il dit), et surtout beaucoup de talent, à la frontière du stand-up. Il demande au public de compter à rebours de 20 jusqu’à 0, fait mine de se casser en courant, revient sur scène tout aussi vite, essouflé, et commence.

Kim

Tout le monde s’est tapé une première barre de rire en le voyant courir comme un dératé, mais il enchaîne. Il fait ça vite (40 minutes), mais avec un talent qui force l’admiration. C’est terriblement foutraque, irrésistible aussi, c’est joyeux et immédiat, bricolé, et voir cet aspect-là a quelque chose de génial. D’ailleurs, les chansons (« Uptown », « Song for Danny » – dédiée à Daniel Johnston avec qui la filiation est manifeste, « My Family », « I’m Getting Old ») ont ce côté à la fois touchant et euphorisant. Pas prise de tête, il envoie une ultime chanson après un tonitruant « J’ai pas de setlist, parce que je m’en bats les couilles ! », et c’était bon, une énorme claque avec trois fois rien. De la musique quoi !

Pendentif

La suite, c’est Pendentif qui s’y colle. Moi, j’aime bien la formation bordelaise, qui a su trouver sa patte avec une pop sucrée, en français. Mais je suis un peu resté en dehors du set, peut-être à cause des nouvelles chansons (l’album arrive en septembre), peut-être un peu à cause du son (je trouve les aigus bien trop agressifs), peut-être aussi parce que ces jeunes gens ont eu l’immense courage de parcourir 5000 kilomètres pour être présents (ils étaient en Russie la veille…). Bémol personnel donc, mais quelques jolis moments, comme l’irrésistible single « Embrasse-moi », et quelques perles joyeusement distillées (« Riviera », « Jerricane », « God Save la France ») : il faudra compter sur Pendentif quoiqu’il arrive, et je les reverrai très prochainement.

Arch Woodmann

Le temps se couvre malheureusement, et il y a longtemps qu’on a perdu trace du soleil. Arch Woodmann s’en fiche sans doute un peu, le groupe étant (dixit cette interview) aux 3/4 breton. (OK, si on peut plus déconner). Bon, je ne compte plus les fois où j’entends Arch Woodmann, alors j’ai un peu peur de radoter. De redire en gros que c’est toujours excellent, avec son petit lot de bombes (« Speed and Metal », « Good God », « Stupid O’Clock »…) et cette alternance entre une pop élégante et un son qui tend vers une certaine dureté. Arch Woodmann, c’est la valeur sûre, le groupe qui ne descend pas au-dessous du haut niveau.

Bon, la suite, c’est Fauve ≠ (avec un truc bizarre pour compléter le nom). Bon, c’est pas un groupe, c’est un collectif, puis ils ont des projections vidéo, donc on attend un peu la mise en place. Je passe outre les conditions pour les photos, un tantinet exagérées de mon point de vue. Mais surtout : je ne trouve pas ça passionnant. L’orthophoniste qui sommeille en moi est admiratif du débit du chanteur, mais mis à plat, ce n’est guère passionnant je trouve, ça tourne un peu à vide, en voulant « balancer » sur une vie moderne étriquée. Enfin, je crois : mon cerveau a décroché assez rapidement, et même si « nique sa mère la pluie » il ne pleut plus, il fait un froid de canard. Et donc je file, la déception de voir Archipel ne pouvant rien contre le blizzard (au moins) qui souffle.

Vie Sauvage

Le succès aura, malgré le mauvais temps, été total pour le festival, avec 1200 spectateurs. Il entérine surtout la qualité et la pertinence d’un festival qui prône le bien vivre à tous les niveaux, et encourage les spectateurs à prendre le temps (et donne à écouter de la bonne musique entre les sets avec les disques de Coconut et Martial de Total Heaven). Et si c’était ça être sauvage ?

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