NORIKO TUJIKO – Oshi Toshi
(Mego)
Noriko Tujiko est une japonaise toute seule qui se prend pour la wonder woman du sampler et qui pond un ovni complètement fou et barré mais totalement accessible. Plein de rythmiques bizarres, des sons dans tous les sens, d’une voix samplée a tort et à travers et pourtant au final une vague sensation de bien-être, de cocon musical dont on a du mal à se défaire …
Entre comptines fluettes et expérimentations sonores de premier ordre, « Oshi Toshi » est un album de bébé éprouvette. Doux, mignon, attendrissant, mais aussi froid et clinique. Comment est-ce possible ? Et bien, c’est assez simple, Noriko est une elfe fragile qui aurait mis la main sur un sampler et un clavier en lieu et place d’une baguette magique. Très fière de ses nouveaux jouets, elle ne les lâche pas plus de 5 minutes et recycle tous les sons qui lui passent entre les mains. De ses babillages du matin à ses berceuses traditionnelles du soir rien n’échappe à sa folie musicale et tout se retrouve haché, coupé, collé, et transformé sur son album.
La voix est son instrument préfèré, non pas sous la forme classique de chansons mais utilisée comme textures, comme note isolée résonnant en arrière plan et contribuant au résultat final. Un résultat magique il va sans dire (je vous rappelle que Noriko est une elfe). Faute de famille musicale adaptée, la comparaison la plus proche serait les Spoonfed Hybrid et leurs comptines tordues, même textures rêveuses, même ambiances cotonneuses et même gentillesse. Seule la méthode diffère. Ici Noriko tisse sa toile avec mille et un fils, extraits sonores, clochettes, grincements, souffles, des bruits de tous les jours qui sont sublimés en mélodies et rythmiques par la magie de l’inspiration de l’elfe japonaise. Une fois encore les autrichiens de Mego prouvent qu’ils ont une oreille exceptionnelle quand il s’agit de découvrir de nouveaux phénomènes musicaux.
Gildas