SYD MATTERS – A Whisper and a Sigh
(Third side records / Chronowax)
Avec un certain goût du teasing, Syd Matters avait su nous allécher : son premier ep, jolie collection de complaintes boisées, s’intitulait "Fever In Winter, Shiver In June". Nous attendions donc avec une fébrilité toute journalistique (ce qu’on peut être émotif…), une fois l’été caniculaire venu, les frissons de circonstance. Or si "A Whisper and a Sigh" tient en partie ses promesses, révélant une fois de plus le talent de notre homme pour chahuter avec grâce cette pop vaporeuse faite de cotonneux accords, de claviers ivres et de guitares cajoleuses qu’affectionnent tout particulièrement nos compères anglo-saxons, il faudra toutefois émettre quelques réserves concernant le dit frisson. Car à l’évidence, la surprise tant attendue n’est pas au rendez-vous. Est-ce à dire que "A Whisper and a Sigh" serait décevant ? Pas vraiment. Assurément, Syd Matters reste ce jeune compositeur doué capable l’espace de quelques chansons de rivaliser avec les maîtres du genre. Mais paradoxalement, c’est aussi le problème. Car si notre Syd national n’a visiblement pas à rougir des comparaisons, il semble aussi avoir quelques difficultés à s’éloigner de ses influences les plus évidentes. Au détour, on rencontrera donc les intonations chères à Beck, période petit prince de la folk pop mondiale, les mélodies hypnotiques du roi Yorke, les arpèges azimutés des barbus Grandaddy et les atmosphères languides autrefois prodigués par le regretté Sir Barrett (autre Syd, même talent), ancien flamand rose transformé en légume bouilli par l’ardeur de ses soleils intérieurs. Dommage, car d’avantage de singularité aurait sans doute conféré à cet album par ailleurs excellent ce supplément d’âme qui fait les grands disques. Et les grands frissons.
Jan
Automatic
Black & White Eyes
Battle of Olympus
Stone Man
Bones
End & Start Again
Dead Machine
Morpheus
Have a Nice Day
Love & Sleep
Tired Young Man