Après avoir été grandement séduite par le mélange rock/électro de « Zeroes QC », j’attendais avec impatience le retour du groupe montréalais. Les ex Zeroes ont changé de nom et sont maintenant les Suuns (zéro en thaï), jusque là on n’est pas trop perdus, ça reste dans la suite logique. La vraie question est : « ont-ils transformé l’essai avec Images du Futur ? ”. Ils n’ont certainement pas choisi la voix la plus simple en nous offrant ces 10 titres ténébreux et déroutants. On y trouvera moins de tubes en puissance comme « Arena » dans le premier album. Ce n’est pas le but ici. « Images du Futur » s’écoute comme un tout, c’est un bloc, une expérience en 10 étapes.
Si le premier titre surprend un peu par son côté frontal et ses grosses guitares, la suite de l’album ne manquera pas d’accrocher l’oreille des adeptes du premier opus. On retrouve ce qui a fonctionné il y a trois ans mais on sent que les années ont passé et que le groupe a poussé un peu plus loin son expérimentation du son. Les guitares rock nerveuses et froides se mêlent à la voix sinueuse de Ben Shemie dans un équilibre parfait tout au long des titres. On retrouve avec plaisir le côté lancinant des instru et cela en particulier dans « Minor Work » ou dans l’un des premiers singles extraits de l’album, « Edie’s Dream ». Ce morceau tout en délicatesse vient ralentir le tempo général et on se laisse gentiment glisser dans les méandres sonores. L’album touche à sa fin avec l’instrumental titre éponyme qui démontre bien l’envie d’expérimenter des Canadiens. Puis on atterrit définitivement avec « Music Won’t Save You », une étrange ballade qui nous fait planer encore un peu jusqu’à la dernière note.
Suuns nous livre ici un album complet et réussi. Même s’il peut surprendre les novices du groupe, il ne manquera pas d’embarquer celui qui veut s’ouvrir de nouveaux horizons.