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Disques

Sundayer – Might

Sundayer - might

C’est avec grand plaisir qu’on retrouve la trace discographique de Sundayer. Après un premier mini album « Sundayer » dont on savoure encore les délices des années après (comment se peut-il que ce duo n’ait pas encore été signé sur la seule foi de cet ep ?), les enfants r(ou)ennais de Yo La Tengo et du meilleur de l’Ecosse (The Delgados, Belle & Sebastian) sortent un petit bijou artisanal de pop bricolée à la cave, entre deux tournées de biberon, dans lequel nos amis ont troqué le calva contre des lampées de Mogwaï et d’Arab Strap. Sundayer est le secret le mieux gardé de Rouen car pendant que les groupes locaux distillent leur gloire aux terrasses, les Sundayer élèvent enfants et chansons tranquillement, à leur rythme, sans se refuser de temps en temps une virée concert (Yo La Tengo, Bed, Swell : il y a toujours de la place pour les copains qui passent dans leur voiture). Je n’ai pas de souvenir ni de trace de leur précédent « Mc Guffin » (2006), mais on retrouve ici les (bonnes) influences de toujours : l’alternance yo la tengoesque entre les titres doux et feutrés, genre Moe Tucker avant qu’un sachet de thé ne lui soit resté en travers de la gorge (« The Truth » et ses balais à la Georgia Hubley, « Come With Me » et son glockenspiel…) et les irruptions de guitare électrique un peu partout d’un Ira Kaplan qui chercherait à exploser le ciel (« Snake And donuts », une bonne partie de rigolade entre parents !). Shoegazer un jour, shoegazer toujours, ça se sent et même ça se chante (« A bit Like »), tout comme les gros soucis de cours de récré racontés en rentrant à la maison, qui deviennent une chouette chanson (« So Strong »). Les instrumentaux « Bugs in your ears » et « Le sourire du lac » sont magnifiques, pleins de parasitages et de petits éléments de percussions charmantes qui finissent par achever de nous convaincre des bienfaits de cette production amateur mais éclairée. Si tout l’album est tubesque, trois titres sortent du (gros) lot : le riff entêtant de « Metallic Cans » et son gimmick de percu lointain, inspiré tout droit (et je suis quasi sûr que c’est de l’ordre de l’hommage direct) au « Stockholm Syndrome » de Yo La Tengo, « Pink Red Dress » dont on apprécie la mélodie, les chœurs, la fraîcheur des paroles et la montée explosive des guitares qui vont pourtant se perdre sous les claviers ouatés et, en fin d’album, les 7’32 à la poursuite de « Rosa Lee Bloom », sommet épique de l’album, tout à son image, bien rempli, en forme de montagnes russes et pourtant équilibré.

On se souvient avec émotion d’une soirée POPnews à Rouen en 2004 (déjà…) réunissant sur scène DJ En Vert, Maison Neuve et Sundayer. Alors que 2011 a vu se confirmer sur la scène des Grands tous les espoirs placés sur Maison Neuve, on aimerait que 2012 soit l’année d’autres amateurs magnifiques : Sundayer. Labels, promoteurs, à vous de jouer.

Pas la peine de chercher cet album sur Amazon, en revanche, on peut l’écouter sur soundcloud, le télécharger via bandcamp et même, suprême fantaisie, le commander par mail et le recevoir par la poste en écrivant .

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