SIMIAN – Chemistry Is What We Are
(Source)
C’est toujours un sacré écueil de faire du neuf avec du vieux sans sentir la vieille chaussette ou le surgelé avarié. D’où l’émoi, consécutif à la découverte, il y a quelques temps, de Simian et du EP "The Wisp", merveille de psychépop interstellaire, avec des vraies bouts de synthés analogiques dedans, capable de nous emmener n’importe où sans prévenir. Il en est de même avec ce premier vrai album, le décollage ahurissant du premier titre "Drop and Roll", se chargeant de nous élever bien vite vers les étoiles à grands coups de choeurs cosmiques, laissant dans son sillage une intro bricolée façon Tiersen. Mais un album qui commence aussi bien, ça doit être terriblement piège, parce qu’après maintes écoutes, on peine toujours à se contenter d’un ventre mou de bonnes chansons pas si originales que ça ("Mr Crow", beatlessienne en diable, ou "How Could I Be Right", qui lorgne vers les transatlantiques voisins de chez Elephant 6) alors qu’on les sait fin mélodistes et capables de chansons quasi-miraculeuses et plus personnelles. En témoignent le début du disque ("Drop and Roll", "The Wisp"), mais aussi sa fin alanguie, réellement brillante, et également, stratégiquement placée au milieu du disque, la petite perle pop cuisinée selon une recette bien à eux par ces drôles de chimistes qu’est "One Dimension". Néanmoins, si l’on peut rejeter la greffe de la pochette (une tête de mouton sur un corps de chien-chien à sa mémère), celle opérée par son contenu (le cerveau de Syd Barrett sur le corps des 10cc et les palmes des Beach Boys – les lecteurs qui pensent très fort "Beta Band" ne sont pas forcément loin du compte), n’est pas si monstrueuse que ça et apporte un bon coup de frais sur la rentrée musicale.
Guillaume
Drop And Roll
The Wisp
Doba
You Set Off My Brain
How Could I Be Right
One Dimension
Tree In A Corner
Orange Glow
Mr. Crow
Round And Around
Chamber