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Disques

Seth Avett & Jessica Lea Mayfield sing Elliott Smith

Elliott Smith est décédé le 21 octobre 2003. A l’occasion des dix ans de sa mort, on aurait pu s’attendre à une avalanche de reprises et/ou de commémoration ; il y en a eu tout de même mais Elliott Smith n’est pas Lou Reed ou Kurt Cobain et on est finalement plutôt contents que les vieilles recettes du marketing ne s’appliquent pas à un artiste aussi précieux pour nous. C’est étonnamment en ce début 2015 que deux albums hommage au musicien de Portland sortent :

> le premier est l’œuvre du label/site belge paperheartmusic.net

> le second (dont on vous parle ici) est signé du duo Seth Avett & Jessica Lea Mayfield.

Seth Avett & Jessica Lea Mayfield sing Elliott Smith

Seth Avett & Jessica Lea Mayfield - Seth Avett & Jessica Lea Mayfield sing Elliott Smith

Nous avions déjà croisé la route de Jessica Lea Mayfield lors de ses publications précédentes. Seth Avett nous était moins connu… Mais, il y a quatre ans déjà, les deux Américains ont décidé de joindre leurs talents (de chanteurs et d’instrumentistes) afin de rendre hommage au regretté Elliott Smith. Le duo a donc été piocher de manière plutôt judicieuse dans toute la discographie de l’homme de Portland, de « Roman Candle » (1994) à « From a Basement on the Hill » (sorti en 2004 quelques mois après la mort violente de Smith – un suicide probablement) et même sur la compilation « New Moon » (« Angels in the Snow »).

Et quitte à tomber dans les clichés les plus éculés, on peut dire que Seth Avett et Jessica Lea Mayfield ont su trouver des écrins vraiment somptueux aux perles d’Elliott Smith : guitares acoustiques au son magnifique, cordes qui subliment quelques morceaux, piano discret, trois notes de contrebasse qui tombent à pic au début de « Between the Bars »… rien de bien tape-à-l’œil mais les morceaux sonnent tous justes. Et puis il y a les voix : le lecteur nous pardonnera de succomber davantage à celle de Miss Mayfield qu’à celle de Mister Avett qui pourtant ne s’en tire pas mal du tout, en particulier sur les morceaux lents comme ce très beau et magnifiquement orchestré « Memory Lane » final – sur les morceaux plus enlevés chantés par Seth Avett, le résultat est peut-être un peu moins remarquable. Et c’est vrai qu’on aurait presque tendance à faire la fine bouche avec tant de morceaux réussis…

Et puis, s’il y a bien un interprète principal par chanson, les deux compères mêlent leurs voix avec bonheur sur la plupart des titres : « Fond Farewell », « Let’s Get Lost », la « Ballad of Big Nothing » nous enchantent ; la seconde guitare acoustique d’ « Angel in the Snow » est d’une virtuosité magnifique. Si « Angeles », ralenti et noyé dans la reverb, convainc moins, « Roman Candle » assène ses phrases chocs sur un mode électrique alliant mélodie pop/folk et noirceur punk. Et surtout, on retiendra les versions parfaites de « Between the Bars » et de « Twilight » dont Jessica Lea Mayfield sait restituer tout le superbe et fragile désespoir.

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