SAVAGE REPUBLIC – Procession : An Aural History 1981-2010
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Alors que le groupe, reformé il y a une dizaine d’années, est en train de travailler à son rythme sur un nouvel album (les quelques « rough mixes » qu’on a eu la chance d’entendre laissent espérer le meilleur), le label archiviste LTM se penche sur le passé proche et lointain de Savage Republic, formation post-punk culte et inclassable de Los Angeles. L’entreprise est d’autant plus louable que la plupart de leurs disques sont aujourd’hui difficiles à trouver (mais cela vaut la peine de chercher les vinyles originaux ou les rééditions en CD, aux pochettes imprimées avec une vieille presse). Cette compilation chronologique, augmentée d’un enregistrement live de janvier 2010, rassemble des titres extraits de leurs cinq albums studio (« Tragic Figures », « Ceremonial », « Jamahiriya », « Customs » et le récent « 1938 »), de singles, EP et compilations, et intéressera aussi bien les fans, qui trouveront bien deux ou trois morceaux qu’ils ne connaissaient pas, que les néophytes cherchant à découvrir l’univers des Américains.
Savage Republic fut formé au début des années 80 (en même temps que le label Independent Project Records) par Bruce Licher, graphiste et étudiant en arts à l’UCLA, qui avait vu la lumière (noire) en découvrant la no wave new-yorkaise. Comme le raconte James Nice dans ses excellentes notes de pochette, la formation commença donc dans une optique très expérimentale, « indus-tribale », dont témoignent les premiers morceaux marqués par l’utilisation de percussions métalliques. En 1984, avec l’arrivée de nouveaux membres (toujours présents dans la formation actuelle), leur musique devient plus accessible, évoluant vers de longs instrumentaux inspirés par la musique de films, le post-punk britannique, la surf music ou les sonorités orientales. Les meilleurs titres sont sans doute ceux tirés de « Ceremonial » (1986), à la construction rythmique rappelant le krautrock et le dub, comme l’épique »Andelusia » (qui semble inspiré du « Transmission » de Joy Division).
Sans réel leader, soumis à de fréquents changements de line-up, et plus porté sur l’exploration sonore que sur le songwriting proprement dit, Savage Republic était condamné à rester underground, malgré un petit succès en Grèce (!). Son influence fut néanmoins grande sur des mouvements apparus dans les années 90 (le post-rock bruitiste ou les courants les plus intéressants du metal), alors même que le groupe était en sommeil. Les Californiens auront même flirté avec le mainstream le temps d’une scène du « Silence des agneaux » pour laquelle Jonathan Demme avait utilisé un morceau malheureusement absent de cette anthologie, « Real Men ». On a vu pire comme compromission
Vincent Arquillière
A lire également, sur Savage Republic :
Compte-rendu de concert (2008)
CD 1 :
The Ivory Coast
Next to Nothing
Film Noir
Mobilization
Siege
Andelusia
Ceremonial
Walking Backwards
Viva la Rock ‘N’ Roll
Tabula Rasa
Jamahiriya
The Birds of Pork
Sucker Punch
1938
Siam
Sword Fighter
CD 2 (live at Tanned Tin Festival, Castellon, Spain, 30 January 2010) :
Year of Exile
Next to Nothing
Mobilization
Trek
Siam
Viva la Rock ‘N’ Roll
1938
Procession
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