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Disques

Raoul Sinier – Brain Kitchen

RAOUL SINIER – Brain Kitchen
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RAOUL SINIER - Brain Kitchen Un peu surprenant ce dernier Ra – euh, pardon, Raoul Sinier. Certes, la patte du graphisto-musicien est toujours reconnaissable, c’est toujours la même musique électronique sombre, orageuse, gothique même, les mêmes sons malmenés mais néanmoins attractifs, le même goût patent pour les crescendos et autres progressions sonores, les mêmes morceaux de hip hop fondus, malaxés et perdus dans la masse. Au vu du très catchy « Huge Samurai Radish », le titre et le EP qui avaient annoncé ce nouveau disque, il était d’ailleurs logique de s’attendre à une suite du très séduisant  »Wxfdswxc2 » sorti l’an dernier. Mais  »Brain Kitchen » est d’un abord nettement moins facile que son prédécesseur, sans savoir si cela vient de l’action délibérée de l’auteur, ou s’il s’agit d’un manque d’inspiration, logique compte tenu de la productivité assez conséquente de notre homme.

Il y a toujours eu un côté rock’n’roll chez Raoul Sinier, une approche instinctive et directe qui a toujours rendu sa musique plus accessible et plus catchy que celle d’autres adorateurs du glitch et laborantins IDM. Mais sur ce disque, ce rock appeal est moins saillant, moins visible, si ce n’est par intermittences, quand le naturel revient au galop. Ses titres donnent parfois l’impression de vouloir partir dans de grandes envolées, comme autrefois, mais finissent presque toujours par se crasher, sans crier gare, sur un mur de bruits, par exemple quand l’embardée épique de « Solid Flesh » laisse place à la bouillie de voix et de crachats de « The Incredible Spitting Machine ». Avec ces promesses de décollage non tenues,  »Brain Kitchen » s’avère le plus rèche et le plus éprouvant des albums de Ra, comme si, en lieu et place des petits tubes déguisés en terreurs électroniques auxquels il nous avait habitués, le musicien avait voulu, cette fois, nous emmener pour de bon dans sa « brain kitchen », nous servir de la véritable cuisine électronique, du vrai jus de cerveau.

Sylvain Bertot

A lire également, sur Raoul Sinier :
la chronique de « Huge Radish Samourai » (2008)

Intro 3
Listen Close
King Frog
Stone Pills
Baby Trash
256
Whalemen
Solid Flesh
The Incredible Spitting Machine
Ants Mayhem
Huge Samourai Radish
Brain Kitchen
Bleeders Club
Bad Little Robot

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