PRUDENCE – Mumsmums
(Telescopic / Discograph)
A titre déroutant, disque surprenant. Pour ce nouvel album, Prudence a radicalement changé d’ambition musicale. Si le premier opus du groupe de Joris Ferté prenait la forme d’une quête acharnée de la chanson pop francophone parfaite, ce nouvel arrivage fait plutôt le pari d’une inspiration débridée et du débordement des carcans musicaux. Aussi, les 14 chansons qui composent le disque apparaissent-elles comme autant de cartes postales rêveuses affranchies des règles inhérentes au traditionnel format pop. Quasiment entièrement instrumentale, cette collection d’enluminures très ouvragées révèle un savoir-faire musical certain. Pourtant et malgré cette complexité des arrangements et de la production, les chansons sont imparables, évidentes. Au fil de l’écoute, les références fusent et s’entremêlent, ici les Beach Boys et les Nits, là Migala ou encore Pascal Comelade. Finalement, ce que Prudence a perdu en loquacité, le groupe l’a gagné en finesse et en sens de l’à-propos instrumental. Il faut néanmoins noter que les morceaux chantés sont particulièrement bien troussés, preuve que l’économie des mots peut être parfois salutaire à la pertinence des idées (on pense à particulier à cet envoûtant "A tort ou à raison" chanté par Armelle Pioline, chanteuse de Holden).
Définitivement étonnant, ce disque a la saveur des oeuvres à tiroirs qui permettent à chaque auditeur de faire sa propre lecture des aspirations de l’auteur. Réussi.
Refau
Petite ceinture
Contact saloon
A tort ou à raison
Superhero third decan
Grizzly fidèle
Blunk
Chasse gallery
Lunatika
Marshmallow
Paroles d’honneur
Tocando la
Sur les roses
Liu-ji
Matière grise