PJ HARVEY – Dry
(Too Pure / Virgin) [site] – acheter ce disque
En 1992 lorsque paraît "Dry", l’album fait l’effet d’un coup de fouet dans le petit monde indépendant : qui est cette jeune femme, sortie de je-ne-sais-où, cachant son prénom derrière un acronyme et qui est capable de sortir un album pareil ? Guitare-basse-batterie, du rock dans son plus simple appareil. Et cette voix, grave et surprenante, capable de gémir ("Oh My Lover") et de vociférer ("Dress", "Hair", "Joe", "Water"). Un rock d’une âpreté incroyable dont la tension ne retombe jamais sur la durée de l’album. Seul un titre, "Plants and Rags" avec son violoncelle dissonnant et ses accents cabaret, laisse entrevoir d’autres horizons. N’oublions pas les paroles, qui là encore détonnent par leur caractère cru, sans fard ("Oh My Lover", "Victory"). PJ Harvey ne fait aucun effort pour se dissimuler, bien au contraire, comme sur cette pochette, une bouche en gros plan dont le rouge à lèvres a coulé. Et c’est bien ça qui donne une force extraordinaire à cet album incontournable.
Christophe Dufeu
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la chronique de « White Chalk » (2007)
la chronique de « Uh Huh Her » (2004)
la chronique de « Stories from the city, Stories from the sea » (2000)
la chronique de « Is this Desire? » (1998)
Oh My Lover
O Stella
Dress
Victory
Happy and Bleeding
Sheela-Na-Gig
Hair
Joe
Plants and Rags
Fountain
Water