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Disques

Pegase – S/T

Pegase - Pegase

Le premier album attendu de Pegase constitue l’aboutissement d’un projet personnel débuté il y a six ans déjà. D’abord membre du groupe électro Minitel Rose, Raphaël D’Hervez se consacre pour le moment à forger l’identité plus personnelle de Pegase, dont le nom est autant une référence au cheval ailé de la mythologie qu’au manga « Les Chevaliers du Zodiaque ». Avec ce projet en pleine ascension en France et à l’étranger, Pegase proclame haut et fort la vitalité de la scène nantaise, dont il est l’un des fers de lance notamment avec les groupes signés sur son label FVTVR Records (Rhum for Pauline ou Disco Anti Napoleon dans lequel officie son petit frère). 

L’univers singulier dont s’entoure Raphaël se dessine dès les premières notes de l’album. En guise de mise en bouche, les strates successives de « The bad side of love » enrobent l’auditeur dans une intro dont il ne voudrait jamais sortir, si ce n’est pour enfin entendre le timbre assuré de Raphaël au terme d’1:09 d’une attente savamment orchestrée. 

Producteur en constante recherche, le Nantais démontre sur ce premier essai largement mûri qu’il ne maîtrise pas que les synthés, les samples et les boîtes à rythmes : il fait en effet la différence en habillant avec la chaleur de sa voix une électro-pop qui pourrait dans d’autres circonstances se déshumaniser. On pense évidemment à la dream pop de Beach House, tant les notes de carillon et les pistes de guitares saturées, alliées aux breaks languissants et aux percussions puissantes délivrent dans leurs mélodies précieuses leur pouvoir cinématographique. Les envolées de synthés et les chœurs aigus invitent à flotter dans une rêverie qui convoque les images de la nature (« Ladybug »), l’irrationnel et l’onirique (« Old idol », « Without reasons ») dans des paroles en anglais concises et accessibles. 

Depuis la lente et délicieuse montée en puissance des handclaps de « Monkey », l’album se précipite dans l’ambient « Dreaming legend ». A la fin du voyage, les titres rythmés et lumineux comme « Gold to Share » ou le single « Without reasons » se fondent dans les atmosphères plus éthérées des instrumentaux « Creatures » et « Diana ».

« You dream awake/I see stars today/I don’t fall away/We cross the wall » chante-t-il dans ce dernier morceau. Si cet album était une couleur, ce serait bleu, un bleu presque transparent, comme une flamme qui parfois vacille sans toutefois perdre de sa force.

Sandrine Lesage

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