P:ANO – Brigadoon
(Acuarela / Chronowax) – acheter ce disque
"Postmodernisme : n.m Orientation du goût propre au dernier quart du XXe siècle, caractérisée par une certaine liberté formelle, de l’éclectisme, de la fantaisie, rompant ainsi avec la rigueur sévère du style moderne".
Le recours aux définitions du dictionnaire est un procédé facile pour tout chroniqueur en mal d’inspiration, mais il se trouve que, pour le coup, celle-ci colle parfaitement à cet OVNI pop qui tourne depuis quelques jours sur ma platine.
Prenons en les trois points saillants. En premier lieu : l’éclectisme. Evident sur un album capable de convoquer à la fois les Beach Boys, Kurt Weill, Belle & Sebastian, Burt Bacharach, Giorgio Moroder, Debussy, les Talkings Heads et les comédies musicales des années 50 (cf. le nom de l’album tout droit tiré d’une comédie musicale de Vicente Minelli). En deuxième lieu : la liberté formelle. Elle est clairement affirmée ici tant le groupe maîtrise les codes et les canons de la musique populaire des cinquante dernières années et peut ainsi butiner, de-ci, de-là, les matériaux nécessaires à la construction de ses propres chansons sans s’enfermer dans un format particulier. Enfin, la fantaisie est la résultante des deux premiers points dans la mesure où cet album, tout exceptionnel et baigné d’intelligence qu’il soit, ne sombre jamais dans la gravité. Au contraire, ces 22 petits tableaux pop sont assez rafraîchissants et stimulants pour qu’un large sourire béat ne vous quitte pas pendant l’écoute.
Avec "Brigadoon", P:ano matérialise un fantasme de pop. Car c’est bien à un rêve de pop que cet album donne chair : une pop d’école, une pop pour rock-critic, soit une pop idéalisée. C’est peut-être là le point faible du disque : si P:ano accumule les références, le groupe ne les mélange jamais pour aller au-delà. Ainsi, "Brigadoon" manque parfois de personnalité et a du mal à dégager une identité. Le groupe se place plus volontiers du coté de l’artisan que de l’artiste. C’est peut être là le prix de la postmodernité.
Mais quand les artisans sont doublés de virtuoses, ce bémol ne ternit jamais l’écoute systématiquement plaisante d’un disque dont la richesse des arrangements et la justesse de l’interprétation sont, à elles seules, des promesses de bonheur. N’en doutons pas, "Brigadoon" sera un des albums importants de 2005.
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