NICO – Do Or Die Diary 1982
(Roir / DG Diffusion) – acheter ce disque
S’il y a une mythologie du rock, Nico doit en être l’une des figures les plus marquantes. Ceux qui ont eu la chance de voir "Nico Icon", l’excellent documentaire de Suzanne Ofteringer qui lui est consacré, l’ont probablement ressenti avec force. Quel destin que celui de ce mannequin allemand qui débarque à New York, dans la Factory de Warhol ! Elle aura côtoyé tout ce que la fin des années 60 comportait d’artistes et de stars – Delon, Brian Jones, Dylan, Tim Buckley, Jim Morrison, Philippe Garrel… Sans compter le Velvet Underground avec qui elle enregistrera le mythique album à la banane. Sa beauté, évidemment, lui ouvrait bien des portes mais Nico voulait être reconnue pour ses propres talents d’interprète et de compositrice. Des talents indéniables comme le montreront des albums comme "Chelsea Girl" ou le lugubre (mais superbe) "Desertshore", des disques qui influenceront entre autres Dead Can Dance, Daho ou Elliott Smith. Et puis il y aura la drogue, la beauté qui s’estompe – certains diront volontairement pour que l’on ne retienne d’elle que la musique -, les tournées dans des vans et les concerts où elle s’accompagnait à l’harmonium, avant un décès prématuré en 1988 à Ibiza, suite à une chute de vélo. "Do or Die", cette compilation de titres live, relève plus de cette dernière période puisque les enregistrements datent tous de sa tournée européenne de 1982, mais ceci n’enlève en rien la force et la profondeur de l’interprétation de la chanteuse. Sa voix, incroyablement grave et théâtrale, a toujours le même pouvoir de serrer les cœurs, surtout avec de telles chansons : des reprises ou réinterprétations (les chansons du Velvet, le "The End" des Doors), ses propres classiques ("Janitor of Lunacy", "Abschied") ou des morceaux moins connus comme le magnifique "Sãeta" (en deux versions différentes sur ce disque) ; quelques morceaux tentent des incursions funky assez déroutantes ("Vegas" ou la reprise du "Heroes" de Bowie), d’autres retrouvent avec bonheur l’esprit de John Cale (à travers un violon sur "No One Is There"). Plus qu’un simple témoignage, cet album live enregistré dans des conditions plutôt correctes, est donc capable de prouver – contre toute logique scientifique – que c’est parfois la glace, plus que le feu, qui peut vous faire fondre…
Christophe Dufeu
Janitor of Lunacy
All Tomorrow’s Parties
Sãeta
Sãeta
Vegas
No One Is There
Abschied
Secret Side
Procession
Heroes
Femme Fatale
All Tomorrow’s Parties
I’m Waiting For the Man
The End