Celui-là, on ne peut pas dire qu’on ne l’attendait pas : combien d’années déjà ? Non, compter donnerait une indication bien trop évidente sur notre âge bien vénérable, mieux vaut s’abstenir parfois.
Alors, autant dire que la bande de Kevin Shields n’a pas fini de nous surprendre car autant les albums précédents étaient gorgés d’électricité, autant celui-ci est creusé dans une veine acoustique : guitares faméliques, banjos qui font la manche, le changement de cap à 180° est impressionnant. Mais le pire, c’est que Shields et ses acolytes tentent de reproduire les longues dérives sonores dont ils avaient l’habitude à partir de leurs instruments de fortune et là, ne nous voilons pas la face, c’est loin d’être réussi : seul le morceau d’introduction, « Fishes », réussit à éviter le ridicule. Car ensuite, des emprunts à Schubert à cette reprise finale de Crosby, Stills & Nash qui tombe comme un soufflé, rien ne semble coller et l’on se surprend à supplier pour retrouver l’électricité d’antan. En vain, car on subit pendant près de 53 minutes ces crissements de cordes insupportables et l’on se demande réellement pourquoi on a attendu si longtemps pour un plantage aussi magistral…
Christophe
Fishes
The Trout
Packed Like Sardines
Some Dolphins
Between the Sharks
Tuna Blues
Eels and Eels
Turn Like a Goldfish
To the Last Whale
article publié le 01/04/2008