MEEK – Margaret Et Ses Bijoux
(Bedroom / Musicast) [site]
Un nom de scène comme celui-ci, ça a le don de vous questionner d’emblée le popmaniaque : Meek s’appelle-t-il ainsi en hommage à Joe Meek ? Option A : c’est peu probable. Tout, dans ses interviews et références musicales, concourt à deviner ce jeune Français plus volontiers beatlemaniaque quasi-exclusif qu’encyclopédiste avide de rééditions obscures parues chez Castle, Sundazed ou Rev’ola. Option B : c’est quand même bien possible. Le titre de son précédent album ("Psychotique"), son souci de contrarier la joliesse immaculée de ses mélodies par des textes extrêmement acides sont autant d’indices allant dans le sens d’une allégeance au paysage mental tempétueux du "Phil Spector Anglais". Finalement, impossible de trancher. Les 69 (!) minutes de "Margaret et ses bijoux" confirment la maîtrise assez bluffante de Meek en matière de mélodies et d’harmonies vocales. Mises au service de visions oniriques ("Les girafes de Babylone") ou gentiment cartoonesques ("Peter et le ciel"), ces aptitudes font merveille – comme, naguère, chez l’Affaire Louis Trio ou les William Pears. Reprises à contre-emploi, dans le registre de la satyre sociale ou de l’auto-portrait dérangé, elles laissent beaucoup plus dubitatif. Quand il consentira à lâcher un peu de lest question auto-complaisance et prendra, en outre, conscience des limites d’une démarche visant à fustiger les conservatismes et mesquineries de tout poil dans une forme musicale aussi prosternée devant les sixties, cet homme fera de très grandes choses.
Julien
Margaret
Nos rêves sont idiots
Les pays sans miroirs
As We Sail Across The Sea
Les girafes de Babylone
Bonny Song
Peter et le ciel
Peruvian Rhapsody
Les petites madeleines
La Ballade du trimaran
Naphtaline
Les Cow-Boys et les Indiens
Thé-Cognac à Copenhague
Ne venez pas chez moi !
Les vestiges du Caire