KLIMA
Auteur d’un des plus beaux albums millésimés 2007, Klima aka Angèle-David Guillou nous reçoit chez elle, ou presque. Notre Tourangelle (désormais Londonienne) nous accueille autour d’une pinte dans un pub près de Covent Garden.
Quel est donc ce bar où tu nous reçois ?
C’est un endroit où je me rends souvent lorsque je suis en période d’enregistrement. Je viens d’ailleurs de terminer une session il y a quelques semaines.
Donc il y aura un second album de Klima.
Oui, par contre cela ne se fera pas avec le label Peace Frog. Pour l’instant je ne suis en contrat avec aucune maison de disques et finalement, c’est mieux ainsi de travailler sans pression de la part d’une maison de disques. Cela donne des choses plus spontanées. On a l’esprit tranquille. J’ai la chance de pouvoir m’autoproduire. On négociera pour une licence ensuite.
Tout d’abord, quand as-tu pris la décision de venir ici à Londres et pour quelle raison ?
Pour l’amour (rires) !! Ça a tout de même été une décision mûrement réfléchie puisque j’ai passé environ sept ans à venir ici régulièrement en habitant à Paris. J’étais donc une abonnée à l’Eurostar. Maintenant cela fait deux ans que je suis "officiellement" habitante ici à Londres.
J’avais lu que tu écrivais pas mal dans l’Eurostar d’ailleurs.
Oui, j’adore cette ambiance des gares, ce mouvement. Cela m’inspire énormément et j’ai écrit plusieurs chansons en voyage.
Tes paroles sont assez simples. Je trouve que les étrangers qui écrivent en anglais ont un langage plus simple et plus universel.
Hum, tu veux dire que mon niveau d’anglais est faible. C’est cela ? (Rires)
Heu, non pas du tout. J’avais lu que tu aimais exprimer des choses très complexes à partir de mots simples.
Oui. Cela donne plusieurs degrés de lecture. J’aime bien cette idée.
Le public t’a d’abord connu au sein de Ginger Ale, formation électro pop. D’abord en tant que chanteuse "intervenante", puis membre à part entière sur le deuxième album. Ou en es-tu à présent avec eux ?
Ginger Ale, ça a été ma première expérience importante avec une maison de disque. Stéphane et Jonathan avaient déjà une bonne maîtrise du studio. Ils avaient travaillé avec Brigitte Fontaine, entre autre. A l’époque où je les ai rencontrés (début des années 2000) j’avais déjà mon projet d’album "solo" que j’ai donc mis entre parenthèses. C’est assez particulier et très intéressant de poser sa voix sur quelque chose qu’on ne maîtrise pas totalement, de n’être qu’un instrument. J’ai adoré le faire.
Il y avait un coté "eighties" appuyé sur ce projet. La reprise de Siouxsie, c’était vraiment pour insister dessus, non ? Quels sont tes goûts personnels ?
J’ai adoré beaucoup de musique des années 80, les productions du label 4AD notamment. Pourtant, mes racines musicales sont des musiques plus acoustiques, des songwriters comme Leonard Cohen, Simon and Garfunkel et Gainsbourg, qui reste une référence d’écriture en français.
Sur le second disque de Ginger Ale, tu étais présentée comme moitié du duo.
On a commencé par faire une tournée suite au premier album de Ginger Ale. Je suis passée d’intervenante à chanteuse principale pour les concerts. Le son en live était également plus rock. Stéphane voulait que ce deuxième disque soit davantage un disque de groupe. Il m’a proposé de devenir membre du groupe et on a pris cette décision ensemble. Maintenant, quant à l’avenir de Ginger Ale, je conseille plutôt à Steph’ de revenir aux "origines" du groupe, un son electro et des intervenants : c’était la meilleure formule. Je n’exclus d’ailleurs pas d’intervenir à nouveau dans ce cadre là, mais désormais je suis à Londres. Ce sera moins facile.
Je t’avoue que lorsque j’ai reçu ton album, je pensais à un projet purement annexe au groupe Ginger Ale, une récréation. A l’écoute de ce disque on comprend très vite que ce n’est pas ça du tout. C’est vraiment très personnel. Ton implication sur le disque était à quel niveau ?
Comme je te l’ai dit, il a mis beaucoup de temps à se faire, il a mûri longtemps dans mon esprit. Certains titres étaient déjà écrits avant que je rencontre les Ginger Ale. J’ai travaillé avec Jérôme Tcherneyan de Piano Magic. On a réalisé l’album ensemble. Il a beaucoup apporté au disque mais toutes les décisions artistiques au final ont été prises par moi-même.