Régulièrement, voire très régulièrement, Kim annonce : “J’ai un nouveau disque de prêt”. Après une compilation de ses singles, un album lo-fi sur cassette, c’est avec un disque consacré au blues que le prolifique Français revient. Huit titres (aucune composition personnelle) qui vont comme un gant au songwriter, une fois de plus très bien entouré (des musiciennes inspirées comme Cléa Vincent ou Michelle Blades, Sacha Got de La Femme, etc…) pour mener à bien ce projet. C’est dans les origines du blues que Kim a pioché, sans pour autant fermer la porte à la modernité, car il mélange reprises de Neil Young, Robert Johnson/Son House ou Junior Wells et chansons écrites par Malvina Meinier ou Michelle Blades.
Conflit de générations ? Pas le moins du monde. L’ensemble est uni par l’instrumentation, très simple mais généreuse (du Wurlitzer, de l’orgue, etc., qui s’ajoutent à la batterie et la guitare), et l’habillage leur donne une unité de sens, et plus important encore de qualité. La finale “Crystal in Veins” (de Malvina Meinier) et son atmosphère de film noir, étendue sur 8 minutes, n’a pas à rougir de la reprise du “Vampire Blues” de Neil Young ou du blues de bouge “I Feel So Good” (JB Lenoir). Plus classiques dans leur facture, “Early in the Morning” ou “Without You” n’en restent pas moins l’expression d’une passion sincère pour une musique qui n’a pas pris une ride, et supporte aussi très bien les soubresauts que lui imposent quelques jeunes plumes, à l’instar de Michelle Blades sur “What They Call a Descent”. Parfaitement mis en son par le label Midnight Special Records, cet album compact se dévore avec un plaisir indéniable, et appelé à se répéter. Vivement la prochaine fois que Kim annonce “J’ai un nouveau disque de prêt” !