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Disques

Kevin Morby – Still Life

Kevin Morby - Still Life

On pourrait commencer par dire que Kevin Morby nous vient de The Babies (à la guitare et au chant) ainsi que de Woods (à la basse) et cela suffirait déjà à référencer le musicien. On pourrait continuer en disant que son premier album solo « Harlem River », hommage à New York où il vivait avant de s’installer à Los Angeles, se place en digne héritier de Bob Dylan et Leonard Cohen réunis. En écoutant Kevin Morby, on se dit que s’il avait rencontré Jack Kerouac, il aurait certainement pu écrire la bande-son de « Sur la route ». On aurait pourtant envie de dire que Kevin Morby se suffit à lui même, que sa musique semblant venue d’une autre époque est en réalité parfaitement ajustée à notre temps. Les dix ballades folk nous conduisent entre road movie initiatique et quête introspective. A travers des arrangements simples en apparence, Morby confirme son talent de songwriter voire de storyteller. Raconteur d’histoires, donc, comme le laisse à penser le titre du premier morceau à la façon d’une fable de La Fontaine, « The Jester, The Tramp & The Acrobat », traduisez « Le bouffon, le clochard et l’acrobate ». Suit « The Ballad of Arlo Jones », titre le plus électrique du disque, qui narre l’histoire d’un ami, pas marrant, ivre, sauvage, qui se prend une balle dans la tête. D’autres titres comme « All My Life » sont empreints de mélancolie, celle d’attendre quelqu’un toute sa vie pour pouvoir être à ses côtés. De construction mélodique plus linéaire, dans un enchevêtrement de guitare et de batterie, le sombre « Drowning » précède « Bloodsucker », lui assurant une transition faite d’espoir avec le superbe « Parade » entre piano et cuivres. On laisse peut-être un peu de côté « The Dancer », moins nature morte que les autres tableaux de « Still Life ». C’est avec la longue et lente prière « Amen » et son refrain « Won’t you say I pray for me my friend I’m not dead but I’m dying so slow » que Morby pénètre durablement nos chairs avant de conclure sur « Our Moon », laissant espérer beaucoup de ses pérégrinations en solitaire.

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