Après le magnifique « Cœur » sorti en 2007, album sur lequel Jérôme Minière avait délaissé son alter-ego révolté Herri Kopter pour laisser éclater le côté plus romantique du « vrai » Jérôme, il revient avec « Le vrai le faux », un nouvel album… enfin pas tout à fait nouveau puisque sorti il y a près d’un an maintenant au Canada (on peut d’ailleurs se demander pourquoi, à l’heure du tout numérique, un album sort avec un tel délai entre nos deux continents !!!). Bref… Dans « Le vrai le faux », on retrouve tout Jérôme Minière : celui des débuts chez Lithium (« Les autres »), celui plus léger de « Cœur » ou « Petit cosmonaute » (« Dans ton oreille »), ou encore celui plus revendicateur de la période Herri Kopter (« Des pieds et des mains »). Tout Jérôme Minière dans un seul album, mais tout Jérôme Minière actualisé, une synthèse équilibrée de tout ce qu’on a aimé de lui : les chansons douces, légèrement tristes et dépouillées (« Avril »), les tubes pop et gentiment dansants (« Le monde est là », « Rien à vous dire »), ceux un peu plus rock (le superbe « Le café espagnol »), les titres plus sombres (« L’indifférence »), ou ceux pleins de lumières (« Ce que l’on envisage »). « Le vrai le faux » est un film autant qu’un album, un film à écouter, le film pop qui narre les états d’âme d’un homme plein de sensibilité, un film que l’on écoute avec bonheur.
« Le vrai le faux » est aussi un vrai album de pop. Une pop à la française, avec des textes léchés, pleins de sens, même lorsqu’il scande un « mais je n’avais rien à vous dire » plein d’auto dérision. Une pop aux arrangements soignés, pleine de mélodies entêtantes et de chansons que l’on fredonne longtemps après les avoir écoutées. Jérôme Minière semble avoir trouvé, avec cet album, un équilibre parfait, l’équilibre qui manquait peut être un peu aux deux albums précédents, et c’est tant mieux !