Octobre 2007. Rencontre avec Federico Pellegrini et Gaëtan Châtaigner , respectivement chanteur-guitariste et bassiste de French Cowboy (la formation née des cendres des Little Rabbits) qui sort un album très réussi, « Baby Face Nelson Was a French Cowboy » sur Havalina Records. On se retrouve dans le bar Les Ondes près de la Maison de la Radio, juste après leur passage live au « Fou du roi », entre le café et l’addition. L’endroit est très exigu et bondé. Je suis contraint de demander une chaise au serveur pour m’asseoir autour de la table. Attention : je dégaine mes questions.
Salut Federico. Alors, French Cowboy, ce nouveau projet, fait un peu suite au disque de duos que tu avais réalisé avec Helena Noguerra. Au départ, ça avait été présenté comme un projet solo de ta part, et puis au final on se rend compte que tous les Rabbits, ou presque, ont fini par te rejoindre. Alors, c’est un peu le nouveau projet des Rabbits, sauf que cette fois c’est toi qui composes tous les titres, non ?
Federico Pellegrini – Ouh la la, ça fait beaucoup de questions en même temps, ça ! Ben disons que j’ai commencé à bosser sur ces chansons juste après la dissolution des Rabbits. Au départ, je voulais faire quelque chose de très simple, guitare-voix. Helena voulait que je lui compose quelques titres pour son prochain album. Je lui en avais proposé un ou deux, et puis, quand elle a entendu mes autres titres, elle a été finalement tellement emballée qu’elle a souhaité faire un album entier ! J’ai accepté l’idée à condition que je puisse moi aussi proposer au public mes propres versions de ces chansons. D’ailleurs au départ, il était question avec la maison de disques de sortir mes versions et les siennes le même jour. Ça aurait été sympa.
Ah ouais, une sorte de « Smoking / No Smoking » musical, quoi !
F.P. – Oui, mais trop compliqué a mettre en place pour eux. En tout cas j’ai toujours bien aimé les duos, j’adore ça.
Surtout avec des partenaires féminines d’ailleurs et non des moindres : Helena, Vanessa Paradis…
F.P. – Heu, pour Vanessa, c’était pas vraiment des duos puisque nos voix ne se mélangeaient pas à l’intérieur des morceaux d' »Atomic Circus ».
Et l’intervenante que tu as utilisée pour l’album, Barbara ?
F.P. – On se connaissait depuis longtemps, c’était déjà elle qui chantait sur le titre « L’Amour ».
Toujours fidèle à Jim Waters, votre producteur. Cette fois, l’album n’a pas été enregistré à Tucson mais chez vous, à Nantes. Par contre, il y a eu des enregistrements supplémentaires d’instruments à Tucson et c’est Jim qui a mixé l’album dans son coin. Comment cela s’est passé ?
F.P. – Eh bien Jim m’envoyait régulièrement ses étapes de travail par mp3, et je lui disais ce qui me plaisait ou pas, comment je voyais évoluer les morceaux… On se connaît tellement bien maintenant qu’on peut travailler à distance. Par contre, je me suis tout de même déplacé pour le mix final de l’album. C’était vraiment super !
Revenu d’Universal, vous avez monté votre propre label, Havalina.
F.P. – Ben en fait, ça venait de plusieurs paramètres. D’abord, on s’est rendu compte que finalement, la maison de disques nous proposait un budget pour faire l’album qui était du même ordre de grandeur que celui qu’on pouvait mettre nous-mêmes sur la table pour le faire. Alors on s’est dit que c’était peut-être le bon moment pour se lancer. Et puis maintenant, on peut enregistrer chez nous et fonctionner beaucoup plus en indépendance, avec notre propre équipe.
Tu reviens maintenant à une écriture anglais sur ce disque, c’est un peu un redémarrage comme au début des Little Rabbits.
F.P. – Pour moi, guitare-voix, c’est en anglais, ou en américain. Je pense que c’est lié a mon passif musical, ce que j’ai écouté dans mon adolescence. Quand je me mets à écrire en français, on rentre dans un autre univers, plus adulte. Mais j’aime aussi.
La raison pour laquelle tu as décidé de mettre fin aux Rabbits ? Tu avais écrit une tribune dans les Inrocks…
F.P. – Ah oui, j’ai un peu oublié. Je parlais des Wampas.