« Ilo Veyou », « Evolo Love » : les déclarations d’amour tordues sont à la mode en 2011 ; revenant assez vite après la réussite éclatante de « Plaine Inondable« , disque phare de 2010, Frànçois and the Atlas Mountains dégaine ce nouvel album, en poursuivant ses habiles investigations musicales.
Et pourtant, dès l’entame, le single « Les plus beaux » nous a laissés un brin pantois, à l’écoute de ces paroles décalées (« Soyons les plus beaux », hmm) et de ces guitares qui font des œillades appuyées à la world music. On y reviendra. Passé cette intro on rentre dans le vif du sujet sans détours, avec des titres dynamiques, souvent sous influence africaine, et plutôt emballants. Mention spéciale au très pop « City Kiss », qui reprend les recettes de « Tour de France », ancien single du groupe dopé aux guitares claires.
Sur le reste de l’album, Frànçois and the Atlas Mountains réduit globalement le tempo, et varie les climats, tantôt apaisés (« Azrou Tune », « Bail Eternal »), tantôt proposant quelque pas de côté (le rock très live, presque old school, de « Buried Treasures », ou « Slow Love », titre réussi qui flirte pourtant avec une soul un rien kitsch.) Un peu plus loin dans l’album, le duo avec Françoiz Breut, « Cherchant des ponts », lorgne vers l’univers intimiste de la chanteuse, avant que « La Piscine », ritournelle faussement naïve, ne se voie insidieusement contaminée par une techno efficace.
Tout cela pourrait sembler bien disparate, s’il n’était, pour unifier le tout, la voix ouatée, très expressive, de François Mary, qui donne sa cohérence à ce disque discrètement ambitieux. Car plus encore que « Plaine Inondable », « Evolo Love » développe sa propre syntaxe, parfois bâtarde parce qu’allant puiser à de multiples sources, souvent lumineuse, et dont les multiples facettes suscitent un enthousiasme toujours renouvelé.