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Disques

Fletcher Tucker – Cold Spring

Fletcher Tucker - Cold Springs

On n’enterrera pas facilement le flower power. Régulièrement, les néo-babs sortent du centre commercial un peu hagards, sentent l’appel de Gaïa et font leur retour à la terre comme d’autres leur alya. Les plus illuminés enregistrent des disques et beaucoup trouvent refugent sur Gnome Life Records. Ça tombe bien, comme on a toujours aimé les barbus d’avant le retour de la barbe et le port de la chemise bûcheron, on est plus qu’abonné à Gnome Life. On a conseillé le Little Wings aux copains (« Made It Rain », celui avec la peinture originale sur la pochette), offert (ou pensé offrir, on ne sait plus) à d’autres « The Measure of Mystery » de Daniel Higgs, du néo banjo aux banjophiles (oui j’ai un ami passionné par le banjo, soyez compatissants) ou encore accroché dans la chambres des enfants « The Garden Of Big Surly Delights », l’impression réalisée par Kyle Field pour la compilation du même nom. J’avais l’impression de bien connaître Big Sur, ses forêts, ses yourtes, sa pluie, ses montagnes et ses sources mais c’était sans compter sur « Cold Spring ».

Fletcher Tucker, ex Bird By Snow, a passé quatre ans sur la composition de cet album, offert par mes petits beau-frère et belle-sœur pour la Noël. Point de Jason Molina cela dit, on tourne plutôt dans les atmosphères montagneuses du Mount Eerie. Enregistrements analogiques sur cassettes, batteries de vieux synthés vintage (y compris un orgue vieux d’une centaine d’années), guitares, marimba, bols tibétains…. Et des voix. Humaines et animales. Et Gaïa sous ses différentes formes aussi. On reconnaît comme chez Phil Elwerum l’envie, mais peut-être devrait-on écrire le besoin, de rendre compte d’un lieu, d’un environnement, en le captant bien sûr mais en imprimant par-dessus ses visions inspirées, dépassant le cadre strict de chansons pour approcher le rendu d’une immensité. Ceux ayant arpenté par vents et marées Mount Eerie, ou pris les chemins forestiers de Twin Peaks, ne devraient pas être trop perdus dans « Cold Spring ». Ajoutons qu’on y entend aussi des échos de Woelw et Ô Paon, et aussi un peu de Six Organs Of Admittance parfois, voire des ambiances que ne renieraient pas certains Canadiens agglomérés en Constelllations. On aime aussi ces saxophones inattendus, les hululements de hiboux itou, ces claviers qui sont des vents, ces guitares des orages, ces flûtes zen un doux zéphyr.

L’objet est beau : vinyle transparent avec des volutes sombres, un livret contenant poèmes, textes et photographies, de quoi prolonger le plaisir et l’envie de construire des cabanes comme des autels païens (même si j’y suis habitué : les enfants suédois construisent beaucoup ce genre d’abris dans les bois).

Ultime coïncidence qui me rend « Cold Spring » encore plus attachant, le clip de « Buried in the wind » a été réalisé par l’artiste suédois Peter Larsson (animation et collages), un bon ami tout à fait charmant, (ex ?) organisateur de concerts et dont on vous conseille le label de cassettes Hockey Rawk et les fanzines.

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