DRUNK – Raised toward
(Jagjagwar)
Un jour peut-être, on en aura marre de la généalogie. Marre de se trouver d’innombrables cousins cafardeux aux USA (Palace, Smog, Willard Grant Conspiracy…) ou même en Espagne (Migala…). Mais vraiment peut-être, car la branche que l’on découvre avec « Raised Toward », on n’a pas vraiment envie de la renier : chez Drunk, les réunions de famille auraient l’alcool doucement mélancolique, on échapperait aux blagues lourdingues de fin de banquet et aux gros rires gras, on serait touché par les attentions constantes de nos hôtes, leur richesse toute simple;, leurs sourires tristes et leur honnêteté, leur déchéance digne et leur folie douce.
Longtemps après la fin du repas, sous la charpente dressée par Kurt Wagner – un voisin – et couverte par Leonard Cohen – le grand-père-, Rick Alverson, entre les reflets orangés d’un feu qui n’en finirait pas de s’éteindre, nous murmurerait ses chansons d’une voix plaintive et fragile; nous, on aurait juste un peu plus bu qu’il ne faut, on serait béatement triste, de cette douce tristesse qui vaut bien, pour une soirée, le plus parfait bonheur.