DOMOTIC – Bye Bye
(Active Suspension / Chronowax)
Stéphane Laporte, le marseillais qui se cache derrière Domotic, aime ce qu’il fait. Pas son métier ou sa musique (enfin ça on n’en sait rien) mais le son de son clavier ! Au premier abord, son album, Bye Bye, ressemble à un documentaire sur le timbre et le fonctionnement des synthétiseurs jouets. Domotic développe un son unique (au sens où c’est le seul de l’album) présenté avec passion sous toutes ses facettes. Parfois, une touche est laissée enfoncée, comme si Domotic se contentait d’assister patiemment au développement autonome d’une note, d’observer sa fréquence osciller. Mais comme, après tout, il faut bien en faire quelque chose, il finit par l’habiller un peu, la mettre en forme : des boites à rythmes, quelques touches d’électronique un peu plus high tech et tous les ingrédients sont réunis. Le mélange fonctionne parfaitement, associant avec facilité des notes de clavier enfantines et ludiques à des recherches acoustiques plus expérimentales pour un résultat qui va chercher du côté de Lali Puna ou de Isan (pour le côté VRP pour synthétiseurs) Mais Domotic louche aussi du côté de la pop et les jolies mélodies désuètes, un peu comiques qui jalonnent Bye Bye en font un disque agréable et finalement assez différent d’une grande partie de l’électronica actuelle. Un disque agréable certes, mais en trompe l’oeil, dans lequel la candeur affichée des mélodies ne fait que masquer la profondeur inattendue des compositions. Domotic cache son spleen par pudeur mais n’arrive pas à l’étouffer complètement. Et par instants, derrière l’oscillation d’une note de synthétiseur jouet, on distingue très clairement une pointe de mélancolie, un discret coup de blues qui fait de Bye Bye un album à proscrire formellement après un départ, une rupture, une déception ou tout autre moment de déprime.
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