En découvrant ce premier album des Disco Anti Napoléon, sans trop savoir pourquoi, je me suis mis à penser à la scène suédoise. En creusant un peu, peut-être ce parallèle est-il dû à cette aptitude bien connue des Scandinaves à récupérer des codes déjà éprouvés, pour leur redonner une fraîcheur et une vigueur nouvelles. C’est bien l’impression que me font ces Nantais, qui embrassent ainsi brillamment différents univers.
« Univers » est bien le mot, d’ailleurs, lorsque démarre le cosmique enchaînement « Om » / « Superhero », en mode planant d’abord pour finir plutôt en bataille intergalactique. Ce que « Gremlins » semble vouloir prolonger, avant de surprendre en basculant brusquement vers une pop plus simple et agile, relayée par « Phaser » qui commence à regarder quand même un peu vers un côté plus obscur. Lequel est atteint avec « UFO », réhabillant avec quelques effets spatiaux du Jesus & Mary Chain un peu sale. Histoire de mieux rebondir ensuite sur « Blue Lawn », un tour de dream-pop dynamique et lyrique. Le temps d’un retour à un format plus basiquement efficace, avec « Eva » (et son intro que n’aurait pas reniée le Radio Dept de « Heaven’s on Fire »), et l’on enchaîne sur « Ascent », où l’on croise d’abord Port Royal et My Bloody Valentine, avant de rencontrer Arcade Fire, pour une expérience de shoegazing extatique (si si, c’est possible). « Girl » fera ensuite office de parfait folk des étoiles, et s’il manquait un peu de digression psychédélique pour compléter le tableau, c’est chose faite avec « Spaceship ». L’intermède rigolard qu’il contient témoigne aussi d’une salutaire absence de prise de tête (de même que le choix de titres très directs). Encore le meilleur moyen d’assumer toutes leurs références, en plus du talent, bien sûr.