COLDPLAY – A Rush of Blood to the Head
(Parlophone – EMI)
Sur "Parachutes", précédent album encensé, la recette Coldplay était simple mais efficace : voix feutrée et guitares lascives distillant des morceaux charmants en pas plus de quatre ou cinq accords. Aucune raison que le groupe n’abandonne cette marque délicate et imparable. D’ailleurs, le single "In My Place" qui tourne un peu partout en boucle est là pour le rappeler. "A Rush of Blood to the Head", album au doux nom pathologique, se veut plus élaboré, plus tourmenté et moins immédiat que son prédécesseur. Il ne manque pas pour autant de classe. Le correct "Politik" ouvre avec emphase ce disque attendu au tournant. Bien lancés, Chris Martin et ses acolytes nous assènent une première banderille avec "God Put A Smile Upon Your Face". À quelques encablures de là, l’irrésistible "The Scientist" finit de nous convaincre : tel un énervant élève surdoué, Coldplay réussit avec facilité tout ce qu’il entreprend. L’enthousiasme ne retombe plus avec le vertigineux "Clocks" ou le halletant "A Whisper". La chanson-titre "A Rush of Blood to the Head" porte le coup de grâce en fin d’album. Avec ce disque impeccable, peut-être un peu trop, Coldplay s’affiche bel et bien comme un groupe à suivre. On se plait à tomber sous le charme de "A Rush of Blood to the Head", un délicieux moment. Sans sentir encore Coldplay prêt à s’éloigner des sentiers battus, à oser le changement de cap radical comme avait pu le faire Radiohead avec "O.K. Computer" (la comparaison avec le groupe d’Oxford s’arrête là). Il leur reste donc, s’ils le veulent, à inventer la suite de ce brillant début de parcours à leur manière, en évitant de trop se faire griser par un succès trop grand pour eux.
Etienne
Politik
In My Place
God Put A Smile Upon Your Face
The Scientist
Clocks
Daylight
Green Eyes
Warning Sign
A Whisper
A Rush Of Blood to the Head
Amsterdam