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Concerts

Bonnie « Prince » Billy à l’i.Boat (Bordeaux) le 28/10/2011

L’angine qui m’a cloué au lit la veille a été terrassée à grands coups d’antibiotiques, et je suis bien présent sur l’i.Boat pour la venue de l’incontournable Bonne « Prince » Billy, que l’association Hello My Name Is a bien fait de faire venir. La foule est d’ailleurs au rendez-vous, elle prend d’ailleurs son mal en patience en voyant le temps s’écouler. Et la première partie, finalement confiée à DanQ à la place de Alasdair Roberts, arrive à point nommé pour faire bouger les gens du bar du haut à la calle (en bas, mais il y a un bar là aussi, on n’est pas des sauvages).

Il y fait sombre, il y fait (un peu) chaud, et il y a deux types qui jouent. Enfin : l’un est au saxophone, souffle, se donne ou donne l’impression de, l’autre est devant son ordi. Puis l’autre, appelons-le numéro deux, explique qu’il triture les sons de numéro 1 en temps réel, pour créer… euh, créer. Voilà. Donc, c’est… un peu bizarre. Je me dis : « elle est où l’installation ? L’artiste qui va faire une performance ? », mais ça ne vient pas. Le public reste stoïque devant cette grosse vingtaine de minutes de son, qui évoquent tantôt rien, tantôt des trucs les plus étranges qui soient (étant donné que l’on est à un concert) : bruitage de jeu vidéo, moustique enragé, perceuse vicieuse… Le plus surprenant ? C’est que ce n’était pas si désagréable que ça.

Bonnie 'Prince' Billy

L’écart stylistique entre la tête d’affiche et danQ se compte probablement en kilomètres. D’ailleurs, quand Bonnie « Prince » Billy entre sur scène, les instruments ont changé, l’ordinateur est remisé au placard, et les premières notes de guitare acoustique, piano et batterie ont quelque chose de réconfortant. C’est un tapis soyeux dans lequel le public peut se lover, avec un Will Oldham à la moustache impeccable, visiblement serein, souriant et heureux d’être là avec son groupe, qui se charge de nous amener vers un univers où se mélangent avec bonheur alt-country et folk roots du meilleur tonneau. Le niveau est de suite très haut, tout se déroule à la perfection, les harmonies vocales sont  en place, la rythmique carresse en douceur et les guitares glissent à la perfection quelques notes électrisantes. Et surtout, les chansons sont chargées d’émotion, elles sonnent tellement vrai que l’on savoure chaque instant qui nous est offert, qu’elles proviennent du dernier album (« No Match », « Quail and Dumplings », « We Are Unhappy ») ou d’avant (« I See a Darkness », toujours aussi magnifique). Le groupe joue, sans se perdre dans des private jokes trop longues, et au contraire enchaîne avec naturel les titres, glissant quelques phrases pour le public mais se concentrant sur les chansons et leur setlist. J’en viens à me demander si on ne va pas leur demander de partir (une fin de soirée électro attend le lieu). Une heure quarante de plaisir plus tard, il est donc minuit quand les musiciens quittent la scène : ils peuvent être fiers de la prestation irréprochable livrée ce soir, hommage contemporain à une musique intemporelle mais d’une beauté bien réelle.

Bonnie 'Prince' Billy

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