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Festivals

Black Bass Festival, les 4 et 5 septembre 2015

Vendredi 4 septembre

Le GPS tout puissant comble les lacunes de mon copilote et moi-même, qui avons quelques soucis d’orientation. Aux abords du site, les souvenirs de la très chouette première édition me reviennent à l’esprit. La rentrée oblige, j’arrive avec un peu de retard sur le site, en tout cas à l’heure à laquelle joue Cliché. Le groupe bordelais est là depuis quelques minutes pendant que mon ami (dont vous appréciez les photos) et moi-même prenons nos repères sur le site. Si les chansons du groupe bordelais ne manquent pas de charme, il manque  de l’intensité dans le set pour convaincre pleinement. Animation involontaire sympa, le batteur a vu la housse de sa grosse caisse prendre feu (littéralement), car posée directement sur une lumière.

 Dätcha Mandala

Passé le temps de la découverte du site, ou plutôt de ses quelques nouveautés (concentrées dans la région de l’estomac, avec de nouveaux stands de nourriture), il est temps de retrouver les jeunes gens de Dätcha Mandala. Je précise jeunes, car ils ont plutôt le goût de la “vieille” musique, influences Led Zeppelin mais aussi un peu stoner ou psyché. Le rare moment de calme est d’ailleurs moins séduisant que la grosse débauche d’énergie, jouée avec beaucoup de convictions et une véritable habitude scénique. Avec 95 dates au compteur pour 2015, ce trio a déjà toute l’expérience nécessaire, avec toujours la même énergie !

Frankie Goes to Point-à-Pitre 

Un rougail saucisse vite englouti, il est déjà l’heure de Francky Goes to Pointe-à-Pitre. Oui, ce nom est sérieux, et le trio arrive sur une scène et un décor de palmiers en ballon, avec un flamand rose (en ballons, of course) pour faire le compte. Les chemises à fleur sont aussi de sortie, pour un set de 45 minutes de zouk noise. Dit comme ça, ça fait un peu peur, mais l’adresse rythmique, la force qui se dégage de chaque composition incitent, même involontairement à bouger son bassin. La température monte, monte, au fil de morceaux aux noms aussi improbables que “Rockamazouk”, “Le soleil des Antilles” ou “Eye of the Toucan”, et l’inéluctable arrive. La chenille. Pareil qu’au Printemps de Bourges, une chenille grossit, elle ne deviendra pas papillon mais on échappe au syndrôme Bézu. Bref, Frankies Goes to Pointe-à-Pitre a le profil de sérieux tabasseurs (c’est joué fort) tout en restant un peu pitres. Cool non ?

 

Tout Pointe-à-Pitre qu’il soit, le trio français n’a pas fait oublier que le froid est désormais mordant. Pour parler crûment : il fait salement froid, et ma pauvre veste en jeans ne suffit guère. Ces considérations climatiques ne refroidissent pas les candidats des éliminatoires du tournoi de air guitar, qui s’en donnent à coeur joie pendant que Capsula s’apprête à monter sur scène. Si le trio argentin n’a lui non plus pas froid à en juger par les tenues de chacun, on comprend vite pourquoi : c’est du rock’n’roll, tout ce qu’il y a de plus basique, mais aussi tout ce qu’il y a de plus efficace, bien troussé et joué avec une envie qui n’a pas faibli pendant l’heure de set. Débraillé, Martin Guevara (chant et guitare) a tout du prédicateur rock’n’roll fou furieux, un brin dans un état second, mais il assure la vente et le SAV de morceaux qui revisitent aussi bien The Horrors que le glam-rock, et termine plus d’une fois au milieu de la foule, pendant que le duo basse-batterie primitive assure la conduite d’un concert, révélation enthousiasmante pour ma part.

C’est malheureusement à ce moment-là que je dois déclarer forfait, alors que Basement (groupe culte dans son genre) doit faire son entrée en scène. Mais quand les dents claquent et que le chauffage de la voiture a des airs de paradis, il est temps de se retirer. Objectif le lendemain avec la pleine forme.

 

Samedi 5 septembre


L’arrivée sur site ne se fait guère plus tôt que la veille, car A Call at Nausicaa qui ouvre la soirée n’est pas exactement un groupe inconnu pour qui traîne un peu dans les salles de concert de la région.

Hello Bye Bye

Le vrai coup d’envoi de ma soirée sera donc confié à Hello Bye Bye, qui a justement un album (“Better Day”) à venir très prochainement. Si le quatuor ne m’est pas totalement inconnu, c’est la première fois que je le vois sur scène. Et rien à dire, si ce n’est que ça tourne comme une mécanique bien huilée, avec un dosage bien réussi entre quelques touches “électro”, ou plutôt quelques boucles et sonorités qui évoqueraient ça, un peu d’énergie rock et ce qu’il faut de mélodies pour accrocher l’oreille et faire rester le public. 45 minutes déroulées à la perfection, avec quelques jolis pics (“Over”, “Good Time”…).

Place est alors faite pour… la finale du contest de Air Guitar. Pour faire bref : je suis un mauvais parieur, mon numéro 1 terminant 2ème (comme l’an passé, le projetant directement au titre de Raymond Poulidor du Air Guitar), mon deuxième favori restant incompris (je préfère penser ça !). La suite, c’est la team Coconut qui assure, avec un DJ Set tropical d’échauffement avant leur festival à eux (et dont on vous reparlera). Ambiance de folie pour musique pour danser : le centre de gravité du site fut bousculé et pas qu’un peu !

Le changement d’ambiance est pour le moins radical. La dernière ligne droite du festival est quand même confiée à Shannon Wright puis Year of no Light en clôture. Rien de bien riant donc, mais ce fut assurément deux très beaux moments.

Shannon Wright

Si j’ai par le passé vu de nombreuses fois l’Américaine en live, j’avais loupé son dernier passage dans la capitale girondine. Ce fut un réel plaisir de retrouver une si grande artiste, qui une fois de plus n’a pas fait dans l’esbrouffe pour séduire. “Séduire” : le mot semble d’ailleurs mal choisi pour Shannon Wright, mais elle a sur moi un effet de fascination, tellement elle semble dédiée à 100% à ses chansons, ne laissant quasiment aucune place à des effets de scène qui eussent été malvenus tant le rock de la songwriter est abrasif, joué dur, avec une passion intimidante presque. Elle fut fidèle à cette image, donnant tout mais sans rien laisser voir de ses émotions, ce qui visiblement surprit : elle m’a pourtant serré la gorge plus d’une fois, surtout “You’ll Be the Death” et le très beau “You Baffle Me” au piano. Ce fut une fois de plus superbement intense, parfaitement fidèle à mes nombreux souvenirs d’elle.

Year of No Light

La suite du DJ set de l’équipe Coconut sauve sans doute quelques-uns de la déprime post-noirceur Shannon Wirght. Cela tombe bien, ils vont être prêts pour Year of No Light ! Saluons ici le courage des programmateurs, qui offrent la fin du festival à un groupe avec deux batteries et un son ultra-puissant, captivant par son intensité, qui se déploie sur des morceaux très longs. Guitares à bloc, passages de batterie qui prennent au corps, je trouve une fois de plus Year of no Light passionnant, d’une intégrité folle, et qui met la gomme sur chaque titre sans partir dans de gros délires. Ici, c’est du lourd, qui hypnotise, plaque au sol : si certains spectateurs restent dubitatifs, je garde une excellente dernière impression du festival. Le temps de dire au revoir à toute l’équipe, la route est là pour rentrer à Bordeaux. On se donne rendez-vous à l’année prochaine, pour ce festival à taille humaine, qui donne envie d’être soutenu et encouragé : à la pêche au Black Bass (qui est un poisson oui oui) nous irons l’année prochaine !

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