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Concerts

Belle Arché Lou, Mark Beazley – Le 7ème Ciel, 1er juillet 2011

Il y a de tranquilles évidences qui s’installent parfois. La musique de Bella Arché Lou, par exemple. Ces gars-là, vous ne les connaissez pas, ils pourraient être vos collègues de bureau ou vos voisins de pallier, rien à signaler. Mais dès qu’ils s’emparent de leurs instruments respectifs (vibraphone et guitare classique), les frères Paul, Wesley et Alexis, vous font chavirer l’âme. Une question de justesse, d’harmonies célestes entre les notes cristallines du vibraphone et le long lamento de la guitare classique scandés par les percussions et les claviers d’un troisième larron. Comme Astrid, comme Encre, comme ces formations qui se refusent aux genres et aux préfixes (post, proto, no…), Belle Arché Lou trace une voie singulière vers des territoires aux contours flous. Cette géographie se confond avec la voute étoilée, étonnamment claire, qui coiffe le 7ème Ciel. Nous sommes les fragiles et privilégiés témoins de ce dialogue entre les éléments. Musique ample et rêveuse pour têtes chercheuses, douce musique de nuit aux accents élégiaques ou ritournelles de boîte à musique pour gentils ogres assoupis… Comment qualifier l’ample chrysalide sonore qui se déploie ? Difficile de croire que ces gars-là jouaient du No Metal il y a encore quelque temps. Et en bons pisteurs que nous sommes, on surveillera particulièrement la sortie de leur premier disque « Les Avalanches tombées du ciel », prévu en septembre sur Humanist Records.

Wesley Paul (Belle Arché Lou)

Le rythme ne s’emballe pas vraiment avec le second concert de la soirée, assuré par Mark Beazley en solo. Sachant que Rothko, le groupe que le Londonien fonda il y a une quinzaine d’années, était à l’origine un trio de bassistes, on se doutait bien qu’il n’allait pas venir avec un cornet à pistons… Juste de la quatre-cordes (comme la formation qui l’a précédé, il ne chante pas), ça pouvait faire un peu peur, mais le jeu de Beazley est heureusement plus mélodique que rythmique. Par moments, on se dit qu’il pourrait jouer à peu près la même chose sur une guitare (une baritone ?), avec un son certes différent, mais sur certains passages, plus ambient, l’utilisation de la basse (souvent accompagnée de sons pré-enregistrés) se justifie pleinement. Cette musique lente et épurée demande une certaine concentration – ainsi qu’une petite laine, un vent froid s’étant mis à balayer la terrasse -, mais l’on est récompensé par des moments de grande beauté contemplative s’accordant parfaitement au lieu. Ce bref concert est donc plutôt atmosphérique (on n’est pas étonné d’apprendre qu’outre ses disques assez confidentiels, sortis sous son nom ou sous celui de Rome Pays Off, Mark Beazley compose des musiques pour des documentaires télé), même si le rappel est nettement plus bruyant. Un contraste pas vraiment surprenant de la part d’un musicien qui – à l’instar de beaucoup des artistes invités au 7e Ciel – a toujours refusé de se faire enfermer dans un genre, quel qu’il soit.

Mark Beazley

 

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