Il y avait du monde, beaucoup de monde de la scène indie dans le public pour le duo de Baltimore. Première fois à Bordeaux dans la foulée de « Bloom », il n’en fallait pas plus pour que l’excitation soit à son comble dans la salle, qui a eu l’opportunité de voir aussi Arthur Beatrice, le groupe anglais qui avait la charge d’ouvrir la soirée.
Bon, je passe outre l’attitude un brin agaçante de la chanteuse, qui alterne moues et poses toutes moins naturelles les unes que les autres. Mais il y a pas mal de bonnes choses dans ce groupe, dont la réputation grandit à vitesse grand V de l’autre côté de la Manche. Beaucoup de pop, d’énergie, un côté vaporeux et éthéré qui fonctionne plutôt bien, avec quelques titres assez tubesques (« Midland », « What We Dreamed To Achieve », « Charity ») qui assurent un set court mais efficace. Un buzz pas forcément mérité (c’est bien mais quand même pas révolutionnaire) mais qui se fonde quand même sur des éléments réels.
Beach House, eux, ont fait depuis longtemps leur trou dans le coeur des fans d’indie-pop tendance rêveuse. « Bloom » sous le bras, c’est un groupe avec quatre albums au compteur qui rentre sur scène. C’est aussi un groupe expérimenté, car tout est impeccablement en place : du décor de la scène travaillé (des ventilateurs pour jouer sur la lumière, beaucoup d’éclairages indirects) au son très bien réglé en passant par le côté très pro du trio, il n’y a pas de temps de mise en place. La setlist se focalise sur « Teen Dreams » et « Bloom », et il n’y a rien à redire : c’est beau, les mélodies sont reproduites à la perfection, on se prend à imaginer que l’on n’est pas dans une salle obscure mais plutôt sous les étoiles. « Lazuli », « Walk in the Park », « Norway » (chipotons : Victoria pousse un peu trop sa voix sur ce titre), « The Hours » sont des titres aussi beaux en studio qu’en live. Mais, il y a un mais, sans doute personnel : il n’y a rien qui dépasse, rien qui varie un peu de cette belle prestation. Même pas un écart, au contraire c’est une ligne droite, le paysage est beau mais il y a presque un côté monotone dans le set, qui passe par un léger trou au milieu. C’est certes très personnel, et le concert fut assurément un beau moment, mais il m’a manqué quelque chose sur la longueur. Allez, je vais dire que ce sera pour le cinquième album !