ARCA – Angles
(Les Disques du Soleil et de l’Acier / Chronowax)
Je me souviendrai encore longtemps de cette magnifique soirée organisée par les Disques du Soleil et de l’Acier le 17 avril 2002 au Café de la Danse et à l’occasion de laquelle je découvris Man et Arca. Enthousiasmé par ce dernier groupe, j’étais impatient d’écouter enfin la deuxième livraison de cette formation constituée de Sylvain Chauveau et Joan Cambon. Et pourtant, succéder à "Cinématique" n’était pas chose facile tant le danger était grand de tomber dans la redite appliquée.
On note rapidement que l’usage d’extraits de discours, de films et d’émissions est toujours aussi fréquent. Quant au contenu des textes, pas toujours évident de savoir quelle portée le duo veut lui donner. Sur "Polarités", c’est la thématique des médias et notamment de leur traitement des conflits qui est abordée, tandis que sur "Endormir Les Hommes", la diction évoque celle d’Erik Arnaud sur son "American Psycho", la neutralité du ton n’ayant d’égal que la dureté du propos.
Refusant les boucles interminables, Arca ne laisse jamais l’auditeur s’ennuyer avec une rythmique prétendument hypnotique, préférant au contraire varier les thèmes et faire évoluer les compositions, comme pour marquer le temps qui passe. Le temps… voilà effectivement ce que m’évoque "Angles". C’est de lui qu’on a besoin pour écouter ce disque, qui nous le rend bien en provoquant une inévitable sensation de suspension.
Chez Arca, le plaisir vient aussi de la surprise, la guitare apparaissant parfois discrètement, le métallophone, omniprésent, se fondant à merveille dans les compositions et les arrangements, insolites, trouvant à chaque fois leur entière justification.
Et puis, il y a "Portrait Of An Unsatisfied Figure" et sa guitare dont j’ai toutes les peines à définir la beauté et un son si particulier qui n’est pas sans rappeler The Cure. Parfois en simple filigrane et volontairement sous-mixée, la guitare est néanmoins un élément clé de cet album et semble être comme le fil conducteur boisé de plages instrumentales passionnantes.
La deuxième œuvre de ces deux Français a sensiblement gagné en relief et il est à parier que certains de ses titres, tel l’ultime et intense "Nyodene D", resteront incrustés dans les mémoires, de manière plus profonde encore que ceux de "Cinématique".
Fred
Le Puits Face Au Ciel
Polarités
Portrait Of An Unsatisfied Figure"
Perspective Of Nude
Endormir Les Hommes
Attendre
Attractions
Errance
Face
Nyodene D