Sur l’artwork du disque, on découvre Aldous Harding frontalement : posant avec une casquette sur la tête, la moue un brin boudeuse, le regard franc. Ce n’est pourtant que sur l’insistance de ses amis que la jeune femme d’Auckland s’est décidée à poser sur disque ses chansons. Il faudra sans doute songer à les remercier, car le folk de la jeune femme la classe parmi les noms à suivre. Que ce soit dans une forme mélodique extrêmement dépouillée (“No Peace”, “Small Bones of Courage”) ou plus riche (“Hunter”, “Titus Groan”, où apparaissent un violons et une guitare électrique discrète), la plume d’Aldous Harding n’oublie jamais l’émotion, sans jamais en faire trop.
Il n’est pas interdit de penser aux débuts d’Emily Jane White ou Mariee Sioux (“Stop Your Tears”), dans la fragilité toujours contenue, quelques tics vocaux bien assumés (une tendance à rouler les “r” qui surgit sur certains titres), tout en montrant une personnalité déjà affirmée. Douée pour la ballade country (“Merriweather”, “Hunter”) comme pour le folk en suspension (“Two Bitten Hearts”), Aldous Harding égrène huit morceaux comme autant de promesses d’un avenir radieux.