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Concerts

Akron/Family + Crane Angels – Paris, Café de la Danse, 19 mai 2011

« Je suis hippie, je suis hippie,
C’est ma nouvelle philosophie
Hippie, hippie, hourra! » (J. Dutronc, Hippie Hippie Hourrah)

Le Café de la Danse est, en ce mi-mois de mai, un sérieux point de convergence des amateurs d’indie-pop parisiens. Lundi, Little Dragon et Thus:Owls y jouent, mardi Elysian Fields et le Canadien d’origine norvégienne Leif Vollebekk, vendredi l’ancien Smog Bill Callahan, samedi la classe de Cass McCombs, dimanche, les Finlandais Rubik. Et ce jeudi, c’est donc les à peu près New-Yorkais Akron/Family, accompagnés des Crane Angels bordelais qui viennent distribuer les ondes postitives. Beaucoup d’occupations en somme. Le concert qui nous intéresse ici-même est donc un sacré clin d’oeil à ce qui est censé se faire de mieux en matière d’indie rock mi-hipster mi-baba cool. Et Crane Angels semble le sparring partner idéal pour commencer la soirée.

On (« on », ici comme dans le reste de cet article, n’engage que moi) avait bien entendu parler de ce groupe aux treize membres – même s’ils n’étaient que onze sur scène ce soir – auteur d’un premier 45 tours plutôt prometteur, entre pop sixties et chorale nord-américaine type Polyphonic Spree, Bodies of Water ou Thee Silver Mt Zion (mais en plus heureux de vivre, quand même). Sauf que si sur un 45 tours la formule contente, un set d’une trentaine de minutes semble tout à fait monolithique: huit ou neuf chanteurs, pratiquement toujours à chanter en même temps (polyphonie, oui), c’est assez vain finalement, et l’impression positive du départ s’efface vaguement pour laisser place à une sorte de routine sympathique mais lassante.

Akron/Family, désormais trio, arrive sur scène pour présenter son nouvel album péniblement intitulé « S/T II: the Cosmic Birth and Journey of Shinju TNT » (« Je suis hippie je suis hippie »). Visuellement c’est un grand contraste par rapport au premier concert du groupe à Paris, dans ce même Café de la Danse, il y a 6 ans presque jour pour jour: caricature du look hipster-hippie (où quand l’ultra-mauvais goût – t-shirt salement bariolé, casquette de trucker, barbe et cheveux longs de 40 cm et sneakers usées – rejoint l’avant-garde), des claviers vintage pour chacun des 2 guitaristes-chanteurs Seth Olinsky et Miles Seaton, une basse pour le batteur Dana Janssen pour certains morceaux, au chant également; alors qu’il y a 6 ans, les 3 d’Akron étaient 4, tous sagement assis sur des chaises, vêtus très sobrement. Seth invite même assez rapidement les spectateurs à monter sur scène, comme il l’avait fait avec succès il y a quelques années, à Bourges, dans une salle enthousiaste qui ne les connaissait pas – le groupe avait fini dans le public, le public sur scène. Musicalement, pas grand chose à dire, les qualités d’Akron/Family sont là, son classieux, riffs étranges et harmonies de chansons à boire. Au point parfois de sombrer dans la parodie fun (cf. cette séance de yoga-mantra collective, où tous les spectateurs, mais vraiment tous, sont invités à rester l’index en l’air pendant tout un morceau – appelons donc ça ainsi). Certes, il y a des moments forts, forcément (l’enchaînement « A Aaa O a Way » / « So It Goes » qui éclabousse leur dernier album), mais globalement on est lâchement lassé, et on culpabilise presque de ne plus adorer ce groupe.

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