L’édition 2020 du festival Sonic Protest aura lieu du 6 au 22 mars à Paris et proche banlieue, avec également quelques dates en région et en Suisse. Soit deux semaines de concerts, performances, rencontres, ateliers, autour de musiques qu’on n’a pas trop l’occasion d’entendre, pas toujours faciles d’accès mais souvent stimulantes, surtout dans un contexte live. Comme toujours, la programmation est trop pléthorique pour être explorée de façon exhaustive. Nous avons donc demandé aux programmateurs de nous présenter quelques-uns des artistes à l’affiche, en mots et en vidéos.
Nous publierons dans la foulée une autre sélection de vidéos, choisies par l’équipe de Sonic Protest et POPnews, autour des deux “stars” du festival : Lee Scratch Perry et Adrian Sherwood, qui ont écrit ensemble ou séparément quelques-unes des plus grandes pages du dub. Ils se produiront le 18 mars à l’église Saint-Merry dont ils pourront exploiter l’écho naturel…
Jerusalem in My Heart (10 mars à la Dynamo de Pantin)
Porté par Radwan Ghazi Moumneh (copropriétaire du studio Hotel2Tango à Montréal) et produit par le label Constallation Records, Jerusalem In My Heart est un projet trait d’union entre une musique influencée par les traditions du Moyen-Orient et une certaine tradition du cinéma expérimental. A voir avec les oreilles et à écouter avec les yeux !
Mopcut (11 mars à la Station, Paris)
Tout en célérité et sans répit, Mopcut est un trio/triangle aux angles aigus. Batterie que rien n’émousse, guitare master cut-up et voix ultra viscérale posée sur une électronique feedback : Lukas, Julien et Audrey ont beau habiter aux trois coins de l’Europe (Vienne, Montreuil-sous-Bois, Berlin), ils se sont bien trouvés !
Empstyset (13 mars à l’Echangeur de Bagnolet)
Avec son dernier album, Emptyset continue l’exploration des confins extrêmes de l’électro post-techno orientée recherche, en convoquant la très glissante notion d’intelligence artifcielle, et réussit le tour de force de faire sonner le tout ! Rythmée et statique, abrasive et abstraite, dansante et conceptuelle… l’impeccable production d’Emptyset est une ode à l’oxymore. A l’Echangeur ce 13 mars, ils présentent leur tout nouveau show audio-vidéo révélé au dernier CTM en janvier dernier… Rémanence rétinienne, acouphène ou les deux ?
Maria Violenza (14 mars à l’Echangeur de Bagnolet)
One-woman band aux tubes aussi nombreux qu’imparables, Cris aka Maria Violenza est la seule Sicilienne résidant à Rome qui peut affirmer son appartenance à la Grande Triple Alliance internationale de l’Est.
Why The Eye (14 mars à l’Echangeur de Bagnolet)
Hydre à quatre têtes et deux fois plus de bras, cette version belge de Shiva ne joue que sur du fait-maison. Lamelles métalliques amplifiées, haut-parleurs retournés en surfaces à frapper, leurs percussions sonnent très machines mais sont jouée à la main et leur techno préhistorique fait fourrure.
Mike Cooper (22 mars au théâtre Berthelot, Montreuil)
Difficile de faire plus libre que Mike Cooper, né en 1942, même au sein des scènes de musiques libres. Qualifié d’icône de la post-everything music, ce grand collectionneur de chemises hawaïennes plutôt détendu a refusé d’intégrer les Rolling Stones mais collabore avec Steve Gunn… Tout pour la musique et viva l’ambient electronic exotica !
Will Guthrie (22 mars au théâtre Berthelot, Montreuil)
Puisqu’il ne s’encombre pas des frontières géographiques, le globe-trotter australo-nantais Will Guthrie fait de même avec les barrières musicales. Il a fondé l’ensemble Nist-Nah pour rassembler d’autres musiciens autour du gamelan (ensemble indonésien de percussions), véritable orchestre de métal, de bois et de peaux qui se joue nécessairement à plusieurs. Groove, pattern, mélodies sonnantes et trébuchantes, les motifs sont émotifs et les sonorités aussi entêtantes qu’entraînantes. Ce concert au théâtre Berthelot en conclusion de Sonic Protest sera le tout premier de l’ensemble : world première à Montreuil !