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Disques

Beach Fossils – Bunny

Beach Fossils revient après six ans d’absence, avec juste ce qu’il faut d’indie pop rêveuse et ensoleillée pour survivre aux fortes chaleurs.

Le soleil qui se couche sur Venice Beach et une collection de disques du label Creation, cela suffit sans doute au bonheur d’une poignée de groupes apparus au début des années 2010 grâce au label Captured Tracks. Du côté de Brooklyn, l’écoute ininterrompue des Smiths et de Slowdive a probablement influencé The Drums, DIIV et Real Estate. Mais aujourd’hui, que reste-t-il de ce pan un brin nostalgique du rock indépendant ? Un début de réponse se trouve probablement dans l’excellent “Bunny“ de Beach Fossils, dont la musique semble traverser le temps comme une promenade rêveuse et décontractée.

L’indie pop vue par Beach Fossils, c’est trois accords et une ligne mélodique à la guitare, un rythme un peu nonchalant et une basse qui rebondit tranquillement. C’est aussi le chant étrangement mélancolique de Dustin Payseur qui apporte ici un supplément d’âme à ces compositions lumineuses. Si “Sleeping on My Own“ est à réserver aux lendemains fatigués, le diptyque “Run to The Moon“ et “Don’t Fade Away“ sonne comme des tubes parfaits à écouter la nuit venue.

Avec “(Just Like the) Setting Sun“ et “Anything Is Anything“, Beach Fossils nous charme avec une sorte de psychédélisme doux. Les arrangements s’étirent et les guitares jouent un long twang cristallin, comme une longue soirée sur la plage avec substances au choix. Noyé sous la réverbération, “Feel So High“ confirme cette impression lysergique. Dans un instant de lucidité, on imagine un duo entre Dustin Payseur et Jason Lytle en train de composer l’hymne pop parfait pour un été en décalage complet avec le reste du monde.

L’automne et la grisaille new-yorkaise refont surface avec les touches shoegaze de “Numb“. Un petit air froid hanté par quelques distorsions discrètes, une chanson parfaite pour se mettre à l’ombre lors des fortes températures. “Bunny“ se termine dans la nostalgie, encore, avec “Waterfall“ et nous rappelle à l’évidence : voilà un album parfait pour déambuler sur la côte Atlantique pendant les vacances.

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