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Concerts

Florent Marchet, Baptiste W. Hamon, le Rocher de Palmer (Cenon), 2 décembre 2022

Une très belle soirée de chanson française au Rocher de Palmer, avec un Florent Marchet qui a livré un concert de très haute tenue après une belle introduction par Baptiste W. Hamon.

Le Rocher de Palmer est pris d’assaut quand j’arrive. Ce n’est certes pas la « faute » de Florent Marchet : un jeune public se masse pour la venue d’un rappeur que je ne connais pas (Niro) et son retard semble créer une effervescence que l’on ne retrouve pas dans la salle en places assises dans laquelle joue Baptiste W. Hamon. En effet, le public écoute sagement les superbes chansons folk du Français, seul sur scène. On se laisse emporter avec bonheur dans ses récits de cœurs brisés, d’amitiés indéfectibles, on savoure ce trio avec Florent Marchet et Raphaël Thyss sur “Dorothée”, on se laisse guider “Jusqu’à la lumière” et on se quitte sur une magnifique version de “Soleil, soleil bleu”. Prestation courte mais clairement une belle entrée en matière pour la soirée.

Le décor du dernier disque de Florent Marchet, le remarquable “Garden Party”, est bien présent sur scène, avec un faux (ou vrai ?) barbecue, une chaise longue, et surtout un grand piano. Raphaël Thyss est derrière tout un ensemble de claviers, percussions, pédales et autres machines, et disons-le de suite, sa complicité totale avec Florent Marchet, sa créativité aussi pour faire vivre les chansons au mieux ont grandement contribué à la réussite du concert.

Sur plus d’une heure et demie, le Français a en effet enchanté le public (qu’on aurait aimé plus nombreux) avec une setlist qui s’est en grande partie concentrée sur le dernier album, ce portrait (un peu) doux-(beaucoup) amer de nous tous, de nos renoncements, de nos petites histoires ou grandes blessures. En parfait écrivain de l’intime, avec toujours un fond de tendresse, Florent Marchet a su nous toucher comme peu. Après l’introduction “De justesse” et “Créteil soleil”, premier regard sur le passé avec “Levallois” issu du premier album “Gargilesse”, qui n’a rien perdu de sa justesse, porté par le jeu de piano dynamique de son interprète et le soutien subtil mais toujours approprié de Raphaël Thyss.
Avec la tristesse de “Courchevel” ou de la violence de “Comme il est beau”, il y aurait matière à déprimer sévère, mais il y a toujours de la lumière dans les mélodies et Florent Marchet aime à laisser des respirations entre les titres (tous les trois morceaux environ). De manière assez théâtrale, il s’adresse alors au public, nous chambre gentiment ou partage avec nous une passion (qu’on espère sincère !) pour Nadine de Rothschild et son art de vivre… Des moments aussi drôles que pertinents.

Il s’en sert ainsi pour nous parler de la famille (souvent au cœur de ses chansons, de “Paris-Nice” à “La Vie dans les dents”), des amis que l’on a perdus de vue (la sublime “Freddie Mercury”) ou que l’on voit se perdre (“Benjamin”). A chaque fois, la prose de Florent Marchet utilise les mots justes, mais elle ne suffirait pas si elle n’était pas soutenue par une telle finesse mélodique. Après un détour par “Le Dakota” et une standing ovation, voici le premier rappel, le temps de trois titres (pour l’unique évocation de la soirée de l’album “Bambi Galaxy” avec “Ma particule élémentaire”). Une nouvelle standing ovation plus que méritée fait revenir les deux musiciens reviennent pour “Cindy”, ultime morceau (tiré de “Garden Party”) qui nous laisse le cœur, ému d’avoir assisté à une telle prestation. Celle d’un musicien aussi généreux que brillant, à ne pas manquer s’il passe par chez vous !

Merci à Dalinda Abid du Rocher de Palmer / Photos : Thierry Pavic.

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