Et si Stanley Brinks faisait son Bob Dylan de poche sur ce “River Green” très soft-rock, en unissant le folk anglo-saxon et scandinave, le pub et le diner ? United colors of banjo.
On a connu Stanley Brinks porté sur la bouteille (“Lion Heart”), on le retrouve assez porté sur la chose :
« The music sounded good when your hand went down.
I was a little surprised, I have to say.
But I am fond of having you around,
and I never really want you to go away. »
(“Tonight”)
« And I’d rather you didn’t show up all the time.
I’ll admit there’s a part of me that fears you,
’cause you’ve got a dirty mind,
and I’ve got ideas too.
and I never really want you to go away. »
(“Tonight”)
Stan est donc chaud-bouillant sur ce “River Green” torride, plein d’amour et de filles.
« You make me feel sexy.
You make me feel hot.
Come down sit next to me,
’cause I’d like that a lot
and I never really want you to go away. »
(“Next to Me”)
« And i wear stripes on my trunks.
I wear stripes, like cobble-dicks and skunks.
I hang with the punks and the drunks,
and the faded stripes on my trunks.
and I never really want you to go away.»
(“Elsie Billaud”)
Claire, Elsie Billaud… On s’y perd un peu. Copines, copines-copines, réelles, fantasmées, prête-nom pour l’aimée, c’est dur de s’y retrouver.. D’autant que certaines copines en question aiment plusieurs hommes… On est toujours tenté de prendre les “je” de l’auteur pour un pronom très personnel et autobiographique, et si c’est le cas, ça pose question (on se souvient des ambiguïtés de situation soulevées à l’écoute de “French Leave” (“Cooks”, 2007) qui se renouvellent ici avec “To See You Again”).
Laissons la liberté au poète, dissocions Stan d’André et disons que ce « Green River” est donc doux-amer, joyeux dans sa mélancolie, avec des personnages cherchant à assumer certaines conséquences amoureuses même si celles-ci ne sont guère exemptes de souffrances et de larmes.
Heureusement, il y a toujours la bibine et les amis. En vrai petit suisse, il yodelle, comme souvent désormais (“Thank You”) et célèbre l’ambiance festive des compatriotes de Jean-Luc Godard.
« The Swiss know how to party
and I’m hoping in the end
the Swiss won’t be too far from me,
and I’ll be yodeling with them.
and I never really want you to go away. »
(“Next to Me”)
Là encore on n’est pas totalement sûr que le yodel ne soit pas, aussi, plainte pour un Stan, redevenu ombre de lui-même comme sur la pochette (souvenons-nous de la belle chanson : “Only the Shadow of Myself” sur “Stands United”, 2003)…
On retrouve d’ailleurs un peu l’ambiance musicale des derniers André Herman Düne et des Klaus Bong avec ce son de batterie très particulier (il y a 20 ans…), même si les cordes se font plus acides (banjo ? contrebasse ? clarinette ? violon et flûte en tout cas).
Le Stanley Brinks de cette année sent bon ses effluves de pub et de cabanes scandinaves.
C’est un peu de “My Heart is Like Norway” (“Back in the Dales”, 2004) qui s’échappe de notre “Big Boy” préféré sur “Little Hearts”. C’est dire si c’est bien.
Avec l’aide de Johanna D, Elsie Billaud sans Subaru
“River Green” est sorti le 4 septembre 2022 chez Radbab Recordings.
Aymeirc
J’aime cette entame de chronique. Je pose ces paroles de (A)HD là, tiens…
(made in Switzerland, d’ailleurs)
« May i not help you untie and unzip
And just lie, feeling your hair on my hip
Your breasts hang so neatly as you bend over
And they brush so gently against each other
But this is not what i’m here for, this is not what i’m here for
There’s got to be a lot more, this is not what i’m here for »
Herman Düne, Martin Donovan In Trust
(Switzerland Heritage, 2001)