Le Huang Hé, aussi appelé fleuve Jaune, est l’un des plus longs de Chine, parcourant quelques 5.500 kilomètres. Il s’étend du plateau tibétain jusqu’à la mer Jaune. C’est le chemin qu’a emprunté la jeune artiste chinoise Yu Su, basée à Vancouver lors d’une tournée à travers la Chine en 2019/2020. Un parcours initiatique pour cette autodidacte qui découvrait récemment la musique électronique, dont elle s’est inspirée pour composer son premier album, paru chez bié Records (label co-fondé par l’artiste).
A l’image d’un long cours d’eau, l’album se déploie à rythmes variables. Les 8 pistes qui le jalonnent offrent un aperçu de la personnalité et de la culture de l’artiste. Elles forment 8 affluents distincts, qui, en fin de course, se rejoignent pour ne former qu’un seul et même ensemble. Il ne fait aucun doute que nous n’avons ici qu’une petite partie de l’univers de la compositrice, mais ce qu’elle offre sur « Yellow River Blue » est déjà remarquablement dense (dance ?).
Downtempo, dub, électronique, ambient, une once d’IDM, et cette touche traditionnelle chinoise… La musique de Yu Su fascine par son ambivalence mais aussi par sa précision. Elle évoque autant Steve Reich qu’Aphex Twin ou Floating Points (ce dernier étant semble-t-il le déclencheur de la passion de l’artiste pour la scène électronique). Elle est faite de contrastes: tout à la fois vive et progressive, atmosphérique et euphorique, elle traverse le temps et l’espace, et va bien au delà du cadre. Elle contient juste ce qu’il faut pour vous donner l’illusion de la familiarité, avant de vous amener vers des paysages étrangers, les siens. Reste à découvrir avec impatience où ses prochains voyages nous conduiront.
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