Il pleuvait sur le IXème ce jour-là. Venu pour présenter un album de plein soleil, « Subtitulo« , Josh Rouse se retrouve paradoxalement confiné, depuis le début d’une journée morose, avec la seule compagnie d’une guitare et de quelques journalistes balbutiants. A défaut d’être transporté par la situation, il se prêtera néanmoins de bonne grâce au défilé des interviews.
Il paraîtrait que tu as écrit « Subtitulo » en une semaine, la première que tu as passée en Espagne ?
Non. Pas exactement (rires). Plutôt 2 mois probablement. Quand je suis arrivé, j’ai passé pas mal de temps dans l’appartement, et ça m’a permis de trouver des idées.
« Quiet Town » était la première, l’image de ton impression initiale ?
Non, « Quiet Town » a été la dernière en fait. Elle a été coécrite avec un ami, qui est arrivé et qui m’a sorti cette expression « Quiet Town », et je me suis dit « Tiens c’est vrai, que je vis dans une petite ville tranquille ». Alors, on a brodé quelques paroles autour de ce thème.
La vidéo a été tournée à Altea ? Les deux filles sont les nouveaux membres de ton girl band ?
Oui, c’est là que j’ai passé mes huit premiers mois en Espagne, et nous y sommes retournés pour tourner ce clip. Les 2 filles sont ma copine et sa soeur. J’ai juste pensé que ça serait plus intéressant avec quelques personnes dans le fond.
Qu’est-ce que tu veux dire par « Sometimes I miss the show I loved a long time ago » ?
Je ne sais pas (rires). Ca rimait c’est tout. C’est juste à propos de vivre une vie moins compliquée.
C’est quelque chose que tu recherchais, vivre une vie plus paisible ?
Moouui. J’ai beaucoup voyagé, et tu peux devenir un peu dingue dans ce métier. Je cherchais juste à faire un break sympa par rapport à tout ça.
A part composer, qu’est-ce que tu as fait là-bas. Rien ?
Exactement, rien. C’était très cool : aller à la plage, bronzer, faire des longs déjeuners, regarder des DVD…
Tu as appris l’espagnol ?
Oui, je le parle plutôt couramment maintenant.
Et tu n’as pas osé écrire une chanson en espagnol ?
Euh… Non, je n’ai pas vraiment essayé encore. Je pense que j’aurais du mal à trouver des rimes et à lui donner du sens, et ça aurait sonné affreusement. Chanter en anglais, ça reste plus naturel, et ça rend mieux à mes oreilles.
Et tu n’as pas fait connaissance avec la scène locale ?
Eh bien, je ne savais pas vraiment où ça se passait. En fait, je ne l’ai pas trouvée (rires).
Ni essayé de te rapprocher de labels espagnols ?
Non. J’ai un accord avec un label qui distribue le disque là-bas, mais j’ai créé ma propre structure (NDLR : Bedroom Classics), pour pouvoir garder la maîtrise, même si j’ai des accords avec des distributeurs comme PIAS.
Est-ce que ton label pourrait héberger des artistes que tu apprécies ? Je sais que tu as des amis qui n’ont pas de contrat, et que tu aimerais les voir sortir un disque ?
Oui (soupir approbateur). Je pense que dans le futur, quand ce sera un peu stabilisé, je ferai quelque chose. Ça restera sans doute à petite échelle, des trucs simples comme recommander des disques, renvoyer vers leur site… Juste pour aider mes amis. Il n’y aura pas de contrats, ou de choses dans ce genre.
Qui ce serait, par exemple ?
Mon guitariste joue dans un groupe qui s’appelle The Bees US, pas le groupe anglais. Ils ont fait un disque fantastique, et j’essaie de parler d’eux autant que possible. Ils sont de Nashville eux aussi.
Tu as fait un duo avec ta copine (« The Man Who… »), qui a plutôt une jolie voix. Est-ce que tu aimerais retenter l’expérience ?
On plaisantait ensemble sur l’idée qu’elle puisse chanter avec moi, parce que je l’entendais chanter à la maison. C’était sa première expérience en studio, mais bon, on n’a pas vraiment prévu de recommencer. Elle s’occupe plutôt de l’artwork. Et elle fait son école d’architecture, du graphisme, de la peinture, pas mal de choses en fait. Je ne pense pas qu’elle soit vraiment attirée plus que ça par l’idée de chanter. Après, c’est son choix.
Tu as une chanson préférée sur l’album ?
J’aime bien « His Majesty Rides ». J’aime bien la façon dont elle a évolué. Je ne pensais pas qu’elle donnerait ça, et Brad a eu ces super idées d’arrangements. Il joue ces claviers très funky. Je peux simplement écouter la basse et le piano, et j’adore.
De quoi parle-t-elle ?
Ça parle des tournées. Bon, ça fait 8 ans maintenant que je vis dans ce cycle où tu sors un disque, puis tu pars en tournée pour le promouvoir… Et la vie sur la route n’est pas toujours très marrante. Quand tu joues c’est bien, mais après, c’est pas mal de solitude, de soirées à l’hôtel… C’est plutôt ennuyeux.
« His Majesty Rides », c’est à propos de toi ?
C’est à propos de toutes les personnes avec qui je joue. C’est une sorte de blague entre nous.