Rencontre avec Jace Lasek et Olga Goreas, les deux membres fondateurs de The Besnard Lakes, dans les locaux de Radio Aligre juste avant l’enregistrement de leur session live. En promo à Paris le couple canadien enchaîne les interviews pour défendre leur deuxième album « Are The Dark Horses« . Bien que ce soit leur dernier entretien de la journée, Jace n’est apparemment pas lassé, garde un grand sourire et monopolise les réponses, ce qui n’a pas l’air de déranger outre mesure Olga…
Pourriez vous brièvement présenter l’histoire du groupe ?
Jace : Je suis de l’ouest du Canada (la région des Besnard Lakes en fait) et Olga de Vancouver. Je l’ai rencontrée là-bas où elle jouait dans un groupe. Puis nous nous sommes mis ensemble, on s’est même mariés. Nous sommes montés ensuite à Montréal. Nous avons créé notre premier album dans mon propre studio (The Breakglass Studios). Nous jouions, tous les deux, tous les instruments sur le premier album puis on a trouvé des musiciens pour jouer sur scène et donc au final nous sommes six. Notre clavier (Nicole Lizée) s’occupe aussi de tous les arrangements concernant les cordes.
Vous sentez vous partie intégrante de la scène montréalaise ?
Jace : Georges Donoso (le batteur des Dears) est un très bon ami de notre batteur Kevin. Ils boivent souvent ensemble… Tout le monde s’encourage, tout le monde participe aux albums de chacun, c’est très sympa. Lorsque Olga a créé Devastation (ndr: le morceau phare de l’album) nous voulions l’enregistrer comme un « grand groupe » avec trois basses, trois batteries… C’est pour ça que George est dessus.
Beaucoup de groupes de cette scène s’agencent dans un collectif à large effectif…
Jace : Oui mais la construction de l’album s’est constituée surtout autour de nous six. On ne se sent pas comme un collectif. Les invités comme les Stars, etc nous les avons incorporés juste pour l’enregistrement. Par exemple Chris Siegelman est venu jouer du cor. Mais ils n’ont rien écrit, ils ont juste appliqué ce qu’on leur demandait.
Il y a t-il quelque chose de typiquement canadien dans votre musique ?
Jace : Peut-être ce côté très expérimental de la ville de Montréal, « musique concrète ». Mais la musique canadienne n’est pas une musique expérimentale, c’est une musique qui vient du rock’n’roll, des trucs comme Bob Dylan.
Quelles sont vos influences ?
Jace : Slayer (rires d’Olga), Beach Boys, Phil Spector, Yes, King Crimson, Roy Orbison, du rock classique quoi, Led Zeppelin, AC/DC… Ça ne transparaît pas forcément dans le disque, mais l’état d’esprit est là.
Vos textes sont plutôt sombres, pourquoi ?
Jace : Ce n’est pas vraiment exact. Mes textes sont fictifs, j’aime écrire des histoires tristes, mes textes de « Are the Dark Horses » parlent d’un espion de la seconde guerre mondiale à la retraite. Ceux d’Olga parlent plutôt d’expériences personnelles, parfois un peu sombres c’est vrai…