MERZ
Conrad Lambert commença sa carrière avec un splendide album éponyme en 1999 chez Sony Music. Suite à une parenthèse musicale de 7 ans, ce jeune voyageur a décidé de mener une carrière musicale plus discrète en réalisant des albums sur son propre label, Gronland, dont le remarquable "Moi et Mon Camion" sorti cette année. Je le retrouve à la Flèche d’or où il aura eu à peine le temps d’avaler quelques pâtes pendant ses interviews avant de monter sur scène.
Bonjour Conrad. Bienvenue a Paris !
C’est toujours un plaisir d’être ici.
La France est connue pour être le pays de la bonne nourriture.
Oui (rires). Cette fois, c’était juste ok ! Il y a eu mieux !
Tu portes un nom qui est très courant en France, Conrad Lambert.
C’est possible. Mes parents sont anglais mais vivent en Mongolie aujourd’hui !
Pour décrire ta musique, je dirai que c’est un peu comme si Beck découvrait la world music. Ton premier LP était sorti sur la major Sony en 1999. C’était une bonne expérience pour toi, humainement, musicalement ? Dans quel état d’esprit étais-tu à l’époque de ce premier album ?
C’était mon premier disque. C’était une excellente expérience. Je ne regrette rien. La maison de disques avait mis beaucoup d’argent sur la table. Il y avait des gens de studios très compétents, un très grand arrangeur a participé à ce disque, tous les gens impliqués étaient très professionnels. J’ai appris beaucoup de choses.
On entend aussi un orchestre de cordes.
Oui. Deux orchestres ont été utilisés pour le disque.
Je pense que c’était un peu "la major" dans ce qu’elle peut avoir de meilleur. C’était aussi très électronique. C’était très à la mode à l’époque. J’imagine que c’était ton choix.
Je vivais a Londres et il y avait beaucoup de drum’n’bass et d’artistes électroniques à l’époque qui étaient très actifs. J’étais très inspiré par cela. J’en écoutais beaucoup et je voulais incorporer ces éléments de musique nouvelle dans mes chansons. Pour le disque, même s’il y avait beaucoup d’argent, je n’étais pas manipulé ou poussé par la compagnie à faire des choix différents des miens.
Si tu n’étais pas fier de ce disque, tu ne l’aurais pas ressorti 8 ans après sur ton propre label.
Exactement.
C’était une très bonne opportunité que tu as su saisir et qui ne se reproduit plus de nos jours.
L’industrie de la musique a beaucoup changé depuis. Si une compagnie mise beaucoup d’argent sur toi, il y a une grosse pression et beaucoup de compromis à faire. A l’époque, Sony me considérait comme un artiste un peu à part, un projet un peu décalé et ils m’ont laissé faire ce que je voulais. Il y avait d’autres groupes avec qui cela se passait différemment. En ce qui me concerne, j’ai dû beaucoup parlementer avec eux pour obtenir ce que je voulais, mais les discussions se faisaient toujours dans le calme et le respect.