JEREMY WARMSLEY
Un visage carré mangé par des lunettes, une petite mèche soignée, une voix douce… Jeremy Warmsley dissimule sa timidité naturelle derrière un look étudié. Timidité qui disparaît aussi sec lorsqu’il empoigne la guitare ou le piano pour jouer des chansons à tiroirs drôlement efficaces. Il y a du Richard Swift et du Jesse D Vernon (Morning Star) chez ce jeune homme aux talents de mélodiste et d’arrangeur débridés. Son deuxième album, le très pop "How We Became" regorge de pépites et d’idées, peut-être un poil trop mais qu’importe. Entretien sur les hauteurs de Pigalle avec ce franco-britannique charming.
Comment es-tu tombé dans la pop musique ?
J’ai commencé à jouer de la guitare à 17 ans comme beaucoup de garçons parce que je voulais plaire aux filles et puis je me suis pris au jeu. J’ai aussi appris le piano et je n’ai plus arrêté. Au fur et à mesure, j’ai trouvé mon style. J’ai commencé à enregistrer les chansons. J’ai trouvé un label en Angleterre qui voulait travailler avec moi. Ça s’est fait de façon très naturelle et sans calcul de ma part.
Tu ne planifies pas les choses ?
Non, enfin si, au niveau de la musique seulement. J’ai déjà écrit mon troisième album et je sais déjà ce que je vais faire avec le quatrième. A chaque fois, je poursuis un objectif artistique bien précis.
Quel était l’objectif de ce disque justement ?
Je n’avais pas un plan de travail pré-établi, juste beaucoup de chansons qui ont été écrites après mon premier album. J’ai pris les meilleures d’entre elles pour faire le meilleur disque possible. Ce qui les unifie c’est plutôt le son parce que j’ai enregistré pendant six mois et aussi les thèmes abordés.
Ton écriture paraît assez complexe mais sonne très simplement, j’ai envie de savoir si les chansons te viennent facilement ou si elles te demandent beaucoup de travail ?
La musique me vient assez facilement mais cela n’exclut pas le travail. Je trouve une mélodie, les accords, les harmonies et puis rapidement je pense à toutes les parties de chaque instrument. En fait, j’ai besoin d’avoir une vision d’ensemble même si elle évolue une fois que je suis en studio et qu’elle correspond assez peu au résultat final. C’est un voyage avec moi-même.
As-tu nécessairement une conception panoramique et très orchestrée de l’écriture ?
Non. Parfois je trouve que la vision panoramique de la chanson se résume à un piano et une voix comme sur la chanson "I Keep the City Burning". Jouer mes propres chansons dans une autre configuration que la version album, c’est comme faire une reprise. J’aime beaucoup jouer tout seul et interpréter les morceaux différemment. Ça vient du fait que j’aime aussi faire des reprises d’autres artistes ("Temptation" de New Order sur le dernier disque, ndlr). C’est un challenge et un plaisir. La chanson "If He Breaks Your Heart", on a découvert qu’elle sonnait mieux quand on l’interprète avec une seule guitare et deux voix plutôt que dans la version qui a été enregistrée.