LA FÉLINE
La Féline, c’est une fille, deux garçons et… un EP de bon augure. Des quasi-trentenaires qui ont en commun l’amour de la pop bien faite, élégante, stylée mais pas glacée. Avec son chant de velours, ses guitares spatiales et ses synthés vintage, le groupe impose une griffe. A quand un LP pour confirmer qu’il y a bien un tigre dans le moteur ?
La Féline est-il un nom programme ? Si oui qu’est-ce que vous mettez dedans comme signification ?
Agnès : Il y a un minimum de charte esthétique dans ce nom. Il fait référence à un vieux film d’horreur de Jacques Tourneur. Donc il y a une cette dimension de mystère un peu inquiétant et en même temps d’élégance à la française. Et puis je voulais aussi un nom qui sonne et qui soit prononçable voire compréhensible dans d’autres langues.
Comment vous êtes vous rencontrés ? Aviez-vous un long parcours musical avant d’avoir créé le groupe ?
Xavier : Oui. Stéphane et moi avions nos groupes. Agnès faisait ses chansons depuis quelques années dans son coin. On a fait des trucs ensemble pour mon groupe. Ensuite, c’est elle qui a monté plus sérieusement son groupe et qui m’a rappelé. Et puis, il y a deux ans, lors d’un festival des Inaperçus au Glaz’Art, on a rencontré Stéphane qui jouait avec son groupe Poster Moderne, et voilà…
Dès le départ, vous aviez une idée de ce que vous vouliez jouer ?
Agnès : J’avais une idée de base à laquelle ils ont donné corps. J’aimais la new-wave, les sons de synthé de Xavier et le côté inventif du jeu de batterie de Stéphane. On est vraiment un groupe même si pour l’instant j’ai la mainmise sur les textes et les idées de compos. Cela dit, on compose de plus en plus ensemble.
Vous n’êtes pas spécialement jeunes, qu’est-ce qui vous a poussés à fonder un groupe ? C’est une idée un peu romantique ou naïve, sachant aussi que le contexte n’est pas très favorable…
Agnès : Oui, il y a une part d’idéalisme et en même temps une volonté de se donner raison contre ces forces contraires qui existent. Après on ne sait pas combien de temps l’aventure durera. Le fait d’être adulte et mûr nous permet de rester lucides. A titre personnel, je pense que je n’arrêterai jamais de faire de la musique.
Xavier : Il faut qu’on en fasse, les gens ont besoin de nos chansons (rires). Il y a une espèce d’arrogance et d’inconscience sans laquelle on n’aurait pas fait ce groupe. Il faut être un peu irrationnel, c’est moteur.
Stéphane : c’est un peu fou comme truc. Certes il y a un côté puéril mais c’est aussi la seule chose que je sais faire et que je ne prends pas à la légère. En fait, j’ai un peu tout misé sur la musique et j’ai pas franchement d’autres alternatives. Donc oui, monter ce groupe c’est de l’ordre du fantasme et en même temps c’est hyper concret.
Comment définiriez-vous votre style musical ?
Agnès : Pour moi, on joue du folk en français. Mais du folk qui regarde vers la pop et vers l’electro. C’est amusant parce que dès qu’on chante en français, hop, on fait forcément de la chanson. Ben non, même s’il est vrai que je tiens à un format assez écrit…
Sur scène vous vous contentez de jouer vos "chansons" ou vous aimez aussi ouvrir les choses musicalement ?
Agnès : On essaie d’ouvrir les choses beaucoup plus que sur le EP existant. En fait, ça dépend du contexte, parfois on a envie de servir un set pop efficace, à d’autres moments, au contraire, on a plutôt envie de s’abandonner. On a joué au cercle Pan, un squat qui a aujourd’hui fermé où l’ambiance était juste géniale et où l’on a enchaîné 40 minutes assez débridées.
Xavier : C’est surtout en répétition qu’on ouvre tout.
Vous venez de sortir cet Ep, un album est-il en préparation ?
Agnès : On a plein de nouvelles chansons sur le feu. Maintenant, on attend d’avoir d’autres moyens pour avancer. Jusque-là tout a été fait en autoproduction, mais on ne peut pas continuer comme ça indéfiniment. On a envie d’avoir un son plus ample, de profiter d’un regard extérieur etc.