Les deux Sleaford Mods étaient récemment de passage à Pantin pour un excellent concert organisé par les Instant Chavirés. POPnews les a donc rencontrés pour leur parler de leur nouvel album, »Key Market », ainsi que de leur rapport à la politique et à la drogue. Tout un programme ! Interview co-réalisée avec Eugene Brennan.
Il y a un bon équilibre dans vos chansons entre les paroles de Jason d’un côté qui évoquent des aspects sinistres de la vie et une musique plutôt agréable à écouter, relativement « catchy ». Quand vous composez, faites vous en sorte que le tout ne tombe pas trop dans la facilité pour maintenir une sorte de tension, ou bien travaillez vous plutôt de manière instinctive ?
Andrew : Non, on travaille à l’instinct plutôt que de réfléchir à comment nous devons sonner. C’est vraiment ce qui m’attire dans notre mode de fonctionnement. En même temps, je comprends d’où vient notre son et comment nous avons réussi à le créer sans trop y réfléchir. Nous sommes les exemples parfaits de la génération qui a connu ses principaux émois musicaux dans les 90’s. Nous écoutions de la pop music, mais nous avions également d’autres alternatives vers lesquelles nous tourner. Jason n’était pas qu’à fond dans le hip hop et le punk par exemple. Toutes ces influences et ce que nous avons vécu à l’époque ressortent aujourd’hui dans les morceaux de Sleaford Mods de façon naturelle, tel un reflet de nos vies de l’époque.
Vous affirmez enregistrer les morceaux du groupe très vite en studio. Pourquoi ce mode de fonctionnement ?
Jason : Parce que ça devient vite ennuyeux de passer une éternité sur un morceau. J’ai passé tellement de temps dans d’autres groupes avec des gens obsédés par la production. Ils passaient un temps fou à travailler un son qui aurait pu leur prendre une heure tout au plus. Ensuite on rajoutait des couches et des couches de pistes audio. Ces expériences m’ont dégouté du processus d’enregistrement. Il n’y avait aucune immédiateté, aucun affect. Nous sommes à l’opposé du mode de fonctionnement de la majorité des groupes, car je pense que le seul moyen de mettre de l’âme dans une chanson est de l’aborder rapidement et frontalement. C’est comme ça que le punk est né je pense. A cause de ça, on nous colle une étiquette punk. Effectivement, comme pour des titres punks, notre approche est très simple sans pour autant que la musique soit juste bonne à consommer et à jeter.
Andrew : Le total opposé de Mickael Jackson qui dépensait 26 millions par album (rires) ou comme Metallica qui sombre dans l’auto complaisance en utilisant un orchestre à cordes par exemple (rires)…
Vous avez vraiment réussi à apporter quelque chose d’unique avec ce groupe. Pensez vous que ce soit la conséquence directe de vos expériences passées dans le monde de la musique ?
Jason : Oui bien sur. Mais également le fait que chacun de son côté commence à bien connaître son boulot. On fait le tri dans nos idées pour ne garder que ce qui va coller à Sleaford Mods. Quand j’ai rencontré Andrew et que je lui ai dit : « Voilà ce que j’aime et voilà quelle approche je voudrais avoir », il a tout de suite compris et il a retravaillé ses idées d’une autre façon, tout en gardant une approche très personnelle. Sans ses expériences passées avec différents projets, ça n’aurait pas été réalisable. Pareil pour moi. On était tous les deux à un stade de nos vies où l’on était parfaitement conscient de nos capacités. Il ne manquait plus qu’à trouver la bonne direction pour utiliser notre savoir faire. Andrew mène d’autres projets parallèlement à Sleaford Mods, ses expériences enrichissent également le groupe. Lorsque l’on a commencé à travailler ensemble, toutes nos idées respectives se sont complétées et ont fonctionné comme par magie.
Votre façon d’aborder le thème du sexe dans vos paroles est intéressante. Il y a beaucoup de jurons, mais ils ne sont jamais adressés aux femmes. Vous semblez détester la culture « lad ». Ce rejet du sexisme est-il appuyé volontairement dans vos paroles et est-il lié au fait que l’industrie du disque soit misogyne ?
Jason : J’ai été quelqu’un de misogyne par le passé. Les textes des premiers Sleaford Mods comportaient à la fois une part d’observation de la vie de tous les jours, mais aussi une part de détails de ma vie privée et donc des femmes qui en faisaient partie. Mes paroles étaient très dures envers elles car motivées par la frustration et la colère. Je me suis aperçu que ce n’était vraiment pas un chemin à emprunter. Depuis qu’Andrew a rejoint le groupe, mes textes sont plus engagés et je me suis définitivement débarrassé de ces allusions sexistes. Je soutiens même la cause féministe.
C’est intéressant, car votre musique étant assez agressive, elle pourrait de ce fait être considérée comme machiste. Ce type de chansons est souvent lié au sexisme dans l’esprit des gens. Pourtant on passe souvent à côté des préjugés dans des styles musicaux moins agressifs alors que les textes sont souvent limites. De la même façon que l’on prête beaucoup d’attention au sexisme dans le hip hop alors qu’on laisse les groupes de musique indé blancs raconter ce qu’ils veulent.
Jason : Oui, les textes du Wu Tang sont super misogynes par exemple. Même les projets solos des membres du groupe. Je parle juste d’eux car c’est un groupe qui m’a beaucoup influencé. Nous sommes nombreux à lâchement oublier ces aspects qui nous gênent dans leurs paroles car tout le reste, la musique, la production, est tellement géniale. Je dois également admettre que les textes homophobes de certains artistes hip-hop ont tendance à m’irriter. Pareil pour le grime, qui est pourtant un mouvement que j’aime beaucoup. C’est frustrant, mais ce n’est pas pour autant que je vais arrêter d’en écouter. Ces styles sont tellement riches en autres choses qu’il faut juste que j’ignore ce qu’ils racontent.
Andrew : Le plus étonnant c’est que certains artistes hip hop sont vraiment fidèles à leurs pensées quand ils écrivent ces textes misogynes ou homophobes. Pour certains le but n’est pas de choquer, mais juste d’exorciser leurs sentiments car ils préfèrent ne pas les garder au fond d’eux. Ce qui est assez sain en quelque sorte. En avançant dans leur carrière, la plupart finit par réaliser à quel point ils étaient stupides, et c’est déjà pas mal. Je me sens d’autant plus affecté par tout ça que je suis moi même homosexuel.
Les jurons dans tes textes vous privent de pas mal de passages radio et télé. Allez-vous changer les choses sur quelques titres du prochain disque ?
Jason : Nous avons toujours été conscients de ça. Mais nous préférons qu’une chanson fonctionne avec des insultes plutôt que de l’amputer d’un élément essentiel du texte. On ne jure pas juste par plaisir, mais parce que ça fonctionne dans un morceau.
Andrew : C’est complètement dingue quand tu penses à ce qui passait sur MTV dans les 90’s, avec des groupes comme Linkin Park. Ils mettaient un bip ou coupaient le son quand des mots pouvaient offenser. Il y avait un paquet d’artistes « Parental Advisory » diffusés. C’est comme si tout cela ne s’était jamais passé car aujourd’hui tu n’es simplement plus diffusé tellement les programmes doivent être politiquement corrects. Je pense que Jason ne sonne pas comme s’il jurait, surtout pour la majorité des anglais. Dans la vie de tous les jours, on dit « passe-moi le putain de sel s’il te plait », tout le monde parle comme ça. C’est ridicule, car même lorsque je rencontre les collègues de travail de mon père, tous parlent comme nous. Il n’y a aucun côté agressif à ça.
Jason : C’est la BBC qui fixe les règles en termes de diffusion.
Andrew : Oui mais pourtant ce n’est pas aussi strict qu’on pourrait le penser, car contrairement aux USA, tu es autorisé à jurer dans les comédies qui passent sur la BBC. Car jurer rend les dialogues plus crédibles. Surtout dans les satires politiques comme il y en a tant chez nous.
Vous avez déclaré n’être ni communistes, ni socialistes. Quand vous vous distancez d’une étiquette de groupe « politique » est-ce parce que vous rejetez l’idée que la politique est un choix de style de vie auquel on adhère ou pas ? Seriez vous d’accord si je vous dis que votre musique suggère que la vie de tous les jours est politique en elle même ?
Jason : Oui je trouve les idéologies politiques plutôt désuètes. Elles adhèrent à l’idée qu’il faut faire face au capitalisme et je ne suis pas certain que ce soit ce qu’il faille croire. Comme l’idée d’être fier d’appartenir à la classe ouvrière. J’ai l’impression que tout est fait pour que chacun reste à sa place. Étrangement, c’est seulement depuis l’année dernière qu’on nous dit que nous sommes un groupe politique. Je réponds toujours aux gens que non ! Leur principal argument est que nous parlons de la vie de tous les jours et que c’est politique en soit. Nous n’avons pas d’idéaux, mais effectivement, nous tirons des enseignements de la vie de tous les jours. Nous ne croyons pas que le socialisme, le communisme, ni aucun mouvement en « isme » puisse résoudre les problèmes de la race humaine. A part peut être l’humanisme. Ou le branleurisme et le va te faire foutrisme (rires).
Parfois vos paroles s’attaquent non seulement à l’autorité mais critiquent les forces de l’opposition, par exemple vous faites référence aux anarchistes bourgeois. Pour que la musique soit réellement politique, est-ce que vous pensez qu’elle doit critiquer la résistance et l’opposition autant que l’autorité ?
Jason : Oui tout à fait, et c’est très difficile car tu es souvent à la limite de la contradiction. Il n’est pas évident d’avoir ta propre vision sans être influencé parce que tu vois ou entends. La plupart de ce que j’écris dans mes paroles a du sens, mes idées peuvent se défendre. Mais de là à tout prendre au pied de la lettre, ce serait une erreur. Car au fond, nous sommes tous des animaux, et comme avec tous les animaux, c’est le chaos qui fait la loi. A l’arrivée on fonce tous droit dans le mur, c’est horrible à dire, mais c’est pourtant vrai. On bouffe, on fait nos besoins, nous avons des envies et c’est ce qui nous gouverne en fait, non ?
Tout le reste est précaire.
Jason : Oui, exactement. C’est ce que j’essaie de dire dans mes textes, tu te voiles la face si tu crois qu’une idéologie va changer le monde et améliorer ton existence.
Pouvez-vous nous en dire plus sur le nouvel album et vos projets d’ici la fin de l’année ?
Jason : On va beaucoup tourner pour la promotion de « Key Markets », c’est du boulot. L’album n’est pas très différent de ce que nous avons fait jusqu’à aujourd’hui. Juste une continuité.
Andrew : Il est juste un peu plus varié musicalement. L’avantage que nous avons, c’est que nous travaillons juste sur des boucles et de l’écriture de textes. On a essayé d’être un peu plus direct dans nos sonorités et dans nos paroles, pour que nos chansons soient plus adaptées à la faible capacité de concentration de la génération internet (rire).
Jason : On a voulu rendre le disque plus vibrant. Nous ne sommes plus les mêmes personnes qu’il y a trois ans. Nous avons beaucoup plus confiance en nous en tant que personnes. Le fait d’être tous les deux engagés dans des relations sérieuses avec nos partenaires nous a également changés. Tout va pour le mieux et ça se ressent dans le disque.
Andrew : Si tu es un artiste et que tu n’es pas très célèbre, c’est en quelque sorte un avantage car tu bénéficies d’une part de liberté. J’espère qu’on le ressent sur le disque.
Restez vous sur la même maison de disque malgré le succès du précédent album ?
Jason : Oui, Harbinger Sound, c’est le label de notre manager. La distribution n’est pas géniale, mais ce n’est pas bien grave. Nous n’avons pas besoin d’être signé par une grosse maison de disque. Quand nous avons commencé à jouer ensemble avec Andrew, Sleaford Mods a passé une étape supérieure en termes de reconnaissance publique et de fréquentation de nos concerts. Une fois que tu as cette reconnaissance, tu n’as pas besoin d’une major derrière toi. Nous sommes entourés de gens proches et compétents dans tous les domaines (distribution, pressage, etc…) même si notre structure est petite.
Le comédien de stand up Stewart Lee parle aussi du fait que rester indépendant a des bénéfices économiques. Le fait d’avoir un petit groupe de fans, mais qui reste fidele et sur qui on peut compter est plus intéressant que de subir la pressions et les conséquences d’être signé par une grosse maison de disque.
Jason : Le rôle d’une maison de disque est surtout de faire ta promotion, que les gens entendent parler de toi pour lancer ta carrière. Nous n’en avons pas besoin car où que nous allions, les gens viennent nous voir jouer en live et c’est ce qui est le plus important.
Andrew : Je pense que c’est encore pire que ça, une maison de disque ne te permet pas de travailler à ton rythme et ralentit tout ce qui tourne autour du groupe à cause des stratégies, du marketing etc…
La monotonie de l’hédonisme dans le monde des drogués est un thème récurrent dans vos paroles. Par exemple, sur « 6 Horsemen » vous chantez « Ils sont tellement provocateurs / ça fait des années qu’ils se droguent ». L’idée d’une certaine indulgence vis à vis de la drogue et le fait que cette vision soit démodée semble vous intéresser.
Jason : Oui, tout ça c’est de la merde, mais les gens le découvriront par eux même à un moment ou un autre. Un gamin de 28 ans qui écoute mes paroles se dit certainement, « Mais de quoi il parle ce vieux con ? J’adore me défoncer la tête ! ». Mais à l’approche de la trentaine tu réalises que tout ça n’avait finalement aucun sens.
Tu donnes l’impression de ne pas être moralisateur, que c’est plus l’image de l’hédonisme dans le rock n’roll qui est complètement datée.
Jason : Oui exactement. Ça et les groupes qui tombent dans le panneau. Ils y sont presque encouragés. Il suffit qu’ils aiment s’amuser, qu’ils soient considérés comme cool, leur entourage va les pousser à agir de la sorte. Mais qui veux mourir sur un matelas remplis de punaises, avec la moitié de son foi qui fonctionne, au chômage et sans aucun ami ! (rires). C’est ce qui les attend ! Ok, nous ne sommes pas des saints avec Andrew. Mais de là a reconnaître que tu es super cool avec ton style de vie rock ‘n roll à deux balles ! Tout le monde s’en tape à part celui qui se défonce ! Je préfère ne pas être camé et alcoolique et me prendre la réalité en pleine tête, plutôt que de vivre dans un monde imaginaire à sniffer des rails de cocaïne en pensant que je suis Keith Richards. Quand tu vois à quoi il ressemble maintenant tu as juste envie de lui dire que c’est un gros branleur. Tu vas mourir en ayant l’apparence d’un zombie mec ! Ok tu as composé quelques super chansons, mais rien ne justifie que tu ais rendu la déchéance cool. Et tous ces branleurs comme Johnny Depp qui se vantent d’avoir fait un jam avec lui, mais qu’il aille se faire foutre ! Désolé… (rires).
Vous n’êtes pas toujours tendre sur votre compte Twitter. Y a-t-il une part de jeu dans ces provocations ou bien cela est t-il représentatif de ce ras le bol général que l’on retrouve dans tes textes ?
Jason : Les deux. Il est tellement facile d’écrire ce qui te passe par la tête et de le partager avec tout le monde. J’aime beaucoup ce moyen de communication car tu écris vraiment ce que tu veux, et je ne m’en prive pas. Oui je critique certains groupes, et alors ? Je suis honnête dans mes tweets et tant pis, si ça agace. Je ne comprends pas la majorité des tweets qui sont soit de la pose, soit inutiles, du style « je viens de boire une tasse de thé » ou « je regarde ce film à la télé, vous en pensez quoi ? ». Franchement, qu’est-ce qu’on en a à foutre !
Jason, dans “Under the Plastic and NCT” tu affirmes “S’opposer aux réseaux sociaux, c’est de tuer la contre culture”. Je me demandais ce que tu voulais dire car l’idée de la mort de la contre culture est un thème récurrent dans tes textes. Est-ce que tu penses vraiment que la contre culture est en voie de disparition ou est ce que c’est la musique rock en particulier qui s’est gentrifiée?
J’ai un ami qui me parle beaucoup de la mort de la contre culture. On échangeait sur le fait qu’à la base, c’est quelque chose que tu ne vois pas arriver et qui fout tout en l’air. Comme une sorte de terrorisme d’une certaine façon. Mais j’irai plus loin que ça, car la culture en elle même ne tourne plus rond. Il y a tellement de mécanismes et d’automatismes que tout le monde pense et produit la même chose. On peut faire un parallèle avec la vie de tous les jours car tout le monde sait préparer du porridge par exemple. Une révolution culturelle parait difficile car tout ce qui y serait lié ne pourrait faire partie que d’un seul et même cycle d’idées déjà utilisées.
Le public Français a parfois du mal à saisir toutes les subtilités de vos textes tellement les références sont parfois spécifiquement britanniques et l’argot utilisé peu connu ici. Pour moi cela est compensé par ton chant et la dynamique apporté par les boucles d’Andrew qui véhiculent une énergie inédite, quasi punk. Es tu d’accord avec ça ?
Andrew : On le ressent vraiment car la réaction du public à nos concerts est très différente d’un pays à l’autre. C’est génial pour nous de constater que l’énergie est toujours présente dans la salle même si tout le monde ne comprend pas les paroles. Nos fans européens sont bien plus curieux car ils essaient de comprendre nos texte, ils s’y intéressent vraiment. Mais ça reste forcement un public plus calme que chez nous. On ne retrouve pas en Europe le même type de fans qu’en Angleterre, où il y a de plus en plus de gamins qui viennent à nos concerts pour danser tout en n’ayant rien à faire des paroles. Mais les concerts à la maison nous plaisent aussi car pas mal de gens sont juste là pour s’éclater et passer un bon moment.
Jason : Sans vouloir généraliser, les Français, les Allemands et d’autres ont maintenant un bon niveau d’anglais. Donc ils comprennent une partie des paroles. Alors que si je devais essayer de comprendre des textes dans ces langues, ce serait différent !
Écrire te vient-il naturellement ou bien faut-il que tu te crée une discipline pour rédiger tes paroles ?
Jason : Non, tout sort naturellement. Mais ce n’est pas pour ça qu’il ne faut pas avoir de discipline. Car tu dois connaître tes propres limites pour les paroles, pour ne pas aller trop loin par exemple. Mais si j’éprouve autant de plaisir à écrire, c’est parce que ça m’est facile. J’essaie surtout de ne pas rendre le processus mécanique pour ne pas tuer la spontanéité.
Andrew : Ça en vaut la peine car le résultat est là. Avec les groupes à guitares, tout sonne tellement laborieux car ils passent trop de temps sur leur morceaux. Les meilleurs musiciens passent leur temps à jammer et à collaborer avec d’autres personnes car ils prennent la musique très au sérieux, ils s’en foutent d’être riches et célèbres.
As-tu des références non musicales ou même littéraires qui inspirent ta façon d’écrire ?
Jason : Oui ces derniers temps j’ai lu des livres de théoriciens sur la politique qui m’ont influencé. Des théoriciens du type de ceux de l’école de Francfort.
Andrew : J’allais en parler plus tôt quand nous parlions de politique mais j’ai adoré « Century Of The Self », les documentaires d’Adam Curtis. Ils parlent de la propagande, et de pourquoi il faut que l’on soit contrôlé etc. A la limite on en arrive à se dire, “Peut être que c’est une bonne chose que nous n’ayons pas notre mot à dire !”. Sinon, des cinéastes comme Jim Jarmush et David Lynch.
Jason : J’aime beaucoup le « Comité Invisible » sur l’insurrection, les textes de divers anarchistes français, pas mal de trucs underground.