FESTIVAL MO’FO – Édition 2010 : Coming Soon, Television Personalities, Aidan Moffat, Original Folks
L’étiquette de festival hivernal préféré de POPnews n’a peut-être pas grande valeur, mais elle ira sans conteste encore cette année au festival Mo’Fo. Malgré une programmation peut-être un peu moins spectaculaire sur le papier que celle de l’an passé, le festival a fait le plein de découvertes et de confirmation cette fois encore. Compte-rendu par nos trois envoyés spéciaux à Saint-Ouen.
L’an passé, la première journée du festival avait été annulée in extremis par précaution, pour cause de grève des transports. Cette huitième édition commence donc par un repêché de l’édition précédente, Wendycode. Wendycode est duo fille/garçon, programmations et guitare, qui donne dans l’électro-rock, et dit comme ça, ça fait un peu peur. D’ailleurs, les stridences synthétiques qui baignent la musique du duo ne sont guère engageantes. Mais voilà, parce que ces deux-là sont habiles et font preuve d’un sens de la mélodie propre à sauver la mise, variant habilement les ambiances, on oublie rapidement ces habits guère seyants pour s’avouer agréablement surpris.
Wendycode sur POPnews : chronique
On enchaîne, on enchaîne. Le concert de 10lec6 est déjà commencé quand j’arrive dans la salle Mo, et la première image que j’en vois, c’est la chanteuse du groupe qui tire la tête. Bouh. Au final, même la boudeuse chanteuse concèdera un ou deux sourires devant le déferlement de percussions offert par son groupe, dans un style punk no-wave pas trop nihiliste. Ça avait l’air beaucoup plus inécoutable sur disque, ou alors j’étais de bonne humeur ?
Mélange un peu passé de mode, l’alliance electronica-noisy réussit à bien à Aria Jalali, cheville ouvrière de Railcars. Sur scène, il est accompagné d’une amie à lunettes qui partage avec Christian Fennesz coupe de cheveux et habilité à manier le potentiomètre. Le résultat – purée de pois sonore, toutes mélodies concassées – correspond bien à l’environnement visuel – purée de pois aussi, ils abusent un peu sur les fumigènes dans la salle/soupe Fo’ – et paraît intéressant, mais il s’agit vraiment d’une impression. Une bonne impression en tout cas.
Les trois membres de GaBLé proposent un attirail assez impressionnant de petits gimmicks amusants. C’est donc amusant, impressionnant par moment, mais pas toujours très convaincant.(GS)
GaBLé sur POPnews : chronique – interview
Après les Zombies en 2009, le festival Mo’Fo’ s’offrait cette année deux autres légendes (sans doute bon marché, certes) : les Television Personalities – programmés en clôture – et Kramer, producteur new-yorkais de Galaxie 500, Mabuses et quelques autres. Dans son autobiographie, Dean Wareham décrit le personnage comme un adepte de la fumette, et c’est peut-être ce qui manquait ce soir-là pour entrer vraiment dans son « concert ». Soit une longue improvisation solo à la guitare, dans l’obscurité et de trois quarts dos par rapport au public, accompagnée de projections d’images psychédéliques façon tests de Rorschach. A côté, la B.O. de « Dead Man » par Neil Young passerait aisément pour une composition mélodieuse et rythmée… Un spectateur aura sans doute trouvé la meilleure position pour apprécier : allongé par terre. (VA)
Ce bon vieil Aidan Moffat boit du cidre à la bouteille (et un peu de bière aussi). Autant j’arrive à trouver un minimum d’intérêt à ses disques récents, autant, sur scène, malgré un concert plus qu’honorable, on sent qu’il manque quelque chose. Peut-être son ex-compère d’Arab Strap, Malcolm Middleton, qui traînait son âme en peine sur cette même scène l’année derrière. Ensemble, tout est possible. Séparés, c’est un peu triste.
Côté Sole, ça castagne. La dernière fois que j’avais posé l’oreille sur un disque du co-fondateur au look de viking d’Anticon, il m’avait paru, hum, comment dire, apaisé. J’avais dû me tromper de disque. C’est la fin de la soirée, et je ne me sens plus trop réceptif. Rideau. (GS)