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34èmes Transmusicales – Deuxième et Troisième jour

Deuxième jour

On réattaque dès 16 heures au Liberté avec la pop eighties d’O Safari, le nouveau projet de Julien Vignon (Manceau). Malgré la tripotée de groupes qui chassent sur le même territoire (Wagner, Lescop, Aline), la pop électro des Rennais est assez dynamique et paradoxalement moderne pour donner un côté très rafraîchissant. Bonne présence sur scène (beau finish) et malgré un chant pas toujours toujours très juste et une cover de Dutronc assez dispensable, O Safari est la bonne entrée en matière de la journée.

o safari

En sortant du concert, je croise un gars qui a mis un masque de Jack Lang, pas très bien fait ce masque d’ailleurs … ah mince on me dit que c’était vraiment Jack Lang.

Je reste au Liberté plutôt curieux de ce que peuvent faire sur scène les We Are Van Peebles. Le trio garage rentre sur scène avec une musique d’ascenseur (décalage, ah ah ah) mais n’ont pas assez de gouaille pour rendre le truc un peu rigolo et ça tombe plutôt à plat. Ça joue vite, ça joue fort, ça joue fort et vite mais ça n’a pas vraiment plus d’idées que ça pour que les morceaux tiennent vraiment sur scène. Du coup on a le temps de prendre l’apéro avant de reprendre la suite au Parc Expo.

Ma soirée débute avec les Sud-Africains de Petite Noir, le projet de Yannick Ilunga. Même s’il est vrai que les mélodies manquent un peu parfois d’armature, les sonorités du combo sont assez originales pour rendre le set accrocheur. Très bonne découverte donc.

MsMr était annoncé comme le groupe du moment qui allait tout faire exploser, et vu les titres de leurs EP, on pouvait rationnellement le penser. Hé bien ce fut plutôt la grosse déception. Beaucoup trop polissés, les morceaux ne décollent pas et puis la chanteuse dont le look fait penser à Anne Roumanov qui aurait piqué la veste d’un des frères Bogdanov n’arrange rien.

C’est plutôt Phoebe Jean & The Airforce qui va convaincre le public des Trans. Bien compliqué pourtant de retranscrire son concert, les genres musicaux sont trop nombreux pour être raisonnablement décrits. Tout repose sur une base rythmique jouée par son batteur et des samples pré-enregistrés. Dessus, la fille de Baltimore pose son chant entouré de deux danseurs dans une ambiance réjouissante. Bon j’en parle très mal mais c’était très bien.

Phoebe Jean

Petite pause, je vais manger mon habituel panino, mon sandwich bouche-artères du festival. Comme je suis connu comme le loup blanc à ce stand, le patron me sert la pince et cette familiarité me rappelle mes premiers reportages sur les Trans, quand j’avais la prétention que les gens allaient lire mes comptes-rendus et que donc je m’appliquais à les rendre intéressant. C’est bien vieux tout ça.

Au Trans, il faut toujours faire des choix entre les Halls et entre Vitalic et O Children, je choisis O Children. Comme beaucoup de groupes, les Anglais sont ancrés dans une post punk cold mais tous ces groupes n’ont pas forcément Tobias O’Kandi au chant. On ne voit quasiment que lui sur scène, on n’entend pratiquement que sa voix hyper grave. On pense à Nick Cave, on pense aussi à la douleur rentrée de la voix de Matt Berninger (The National). Je n’ai donc pas raté mon choix.

O children

Mais je ne peux voir que la fin du set des Von Pariahs, et c’est bien dommage. Les Nantais finissent leur prestation avec une puissance et une vraie rage punk, qui me fait penser que j’ai bien été gentil avec les Chinese Rats hier soir finalement. Un groupe à revoir.

Mis à part The Ex, faut bien avouer que les Hollandais ont apporté au panthéon du rock ce que l’Inde a apporté aux Jeux Olympiques. Les Bataves de Birth of Joy font donc exception. Avec ce trio batterie/guitare/orgue, on est constamment dans la déflagration. C’est terriblement classe et simple et cela est effectué avec une précision diabolique. Grosse claque. Du coup, je ne pense pas que je verrai quelque chose de plus enthousiasmant, je vais me coucher.

birth of joy

 

Troisième jour

Petite gueule de bois, tournée des potes, je n’arrive pas à écrire le moindre mot sur la soirée d’hier. C’est donc avec la honte du cancre que je pars découvrir la soirée Iceberg à l’Aire Libre. Magie de l’organisation, c’est encore plus compliqué qu’avant de cumuler Parc Expo et Aire Libre sans perdre un temps fou dans les bus ou s’aventurer à pattes dans des terrains vagues pas éclairés.

J’arrive néanmoins en avance pour Lonely Walk qui entre dans une salle aux deux tiers remplie alors que tous les autres lieux affichent complet. Le jeu dans cette soirée Iceberg c’est de compter combien il y a de membres des Crâne Angels. (Pour Lonely Walk, moi j’en compte deux). Ce set de rock alternatif/cold est assez sombre et nerveux pour être captivant mais j’ai tendance à somnoler sur ces sièges trop confortables. Telle Circé dans l’Odyssée, le fauteuil plonge le festivalier dans un confort enjôleur qui lui fait oublier qu’il était là pour la musique. C’est sans doute pour ça que le leader de JC Satan peste contre le public enfoncé dans les fauteuils. C’est vrai que le rock garage des Bordelais a de quoi faire remuer les guiboles. Le rock de JC Satan et ses riffs agressifs débordent de ce besoin d’urgence propore au garage. Et ce n’est pas pas hasard que JC Satan attaque très rapidement son set avec le très efficace ‘Faraway Land’, titre éponyme de leur album, histoire de bien placer les choses. Tout au long du set, on est toujours au bord de l’explosion, un des plus beaux sets du festival.

On continue avec un des projets les plus ambitieux du Festival, Licornia. Sorte d’opéra rock avec notamment la totalité des membres des Crane Angels et de Frànçois and The Atlas Mountains. La pièce est divisée en trois parties  (avec un line-up différent pour chaque partie) entrecoupées d’interlude avec un membre des CA plus Lispector. Cela me fait penser au projet de Sufjan Stevens sur le système solaire que j’avais eu la chance de voir au printemps. La comparaison est dure à tenir. Le résultat est assez intéressant, mais trop inégal et des problèmes de justesse des chants m’empêchent de vraiment rentrer dans leurs univers. L’ensemble ne me semble donc pas convaincant et à voir la tête de tous les acteurs à la fin du set, ils n’ont pas l’air totalement convaincus non plus.

Licornia

Je repars rapidement vers le Parc Expo, la viande a l’air particulièrement saoûle ce soir et je navigue entre quelques morts vivants pour me commander un feuilleté de langouste aux asperges,(La direction des Trans s’offusquant que les comptes-rendus abusent du terme galette/saucisse, je ne peux utiliser ce terme) avant d’attaquer le début du concert des Struts. Entre Aerosmith et The Darkness, (tout ce que j’aime quoi) The Struts est typiquement le genre de groupe qui fait affluer une acide causticité sur les touches de mon clavier. Mais comme c’est trop facile, non je ne dirai pas que c’est assez ridicule de demander au public de liker sa page facebook, non je ne dirai pas que leur reprise de Twist And Shout des Beatles ferait presque aimer la reprise de A Hard Day’s Night de Voulzy, non je ne dirai pas  que chantonner l’intro de la Marseillaise est de la démagogie ridicule (et que c’est dégueulasse de marcher sur les plates bandes de Sardou). Non je ne dirai pas tout ça car je suis un grand seigneur.

La suite de la programmation se poursuit sur de la dub et de l’électro. Comme je n’y connais rien, et que j’ai déjà bien digressé dans ce papier (à un moment j’ai même failli parler de musique), je pense qu’il est temps de boucler ce compte-rendu. Retour en navette, on la chance de tomber à côté d’un gros lourd épicurien à l’humour gaulois, qui se plaint vivement pendant une bonne partie du trajet que personne ne l’accompagne dans son répertoire de chansons paillardes. C’est vrai que c’est dommage. Moi j’ai déjà vécu la même frustration en demandant ardemment qu’on me serve une andouillette de Troyes au Palais de Pékin. Les Clermontois Rennais, c’est vraiment des gars pas très ouverts.

Voilà, c’étaient les Trans. A l’année prochaine.

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